Microsoft intensifie sa conquête du marché des applications de gestion

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Coûte que coûte, Microsoft veut s’imposer sur le marché des applications de gestion et va pour cela investir 10 milliards de dollars sur les cinq prochaines années. Nouveauté : l’éditeur s’intéresse désormais aux entreprises de plus de 1 000 salariés.

L’ambition de Microsoft sur le marché des applications de gestion pour PME-PMI n’est pas nouvelle, mais des déclarations récentes faites à la presse allemande par le responsable de cette activité, Orlando Ayala, permettent de mieux quantifier cette ambition, et surtout d’en mieux mesurer l’enjeu stratégique. Le responsable a ainsi confié que 10 milliards de dollars seront investis d’ici 2008 dans le but de développer l’offre d’applications de gestion destinées aux 40 millions de PME-PMI disséminées dans le monde. Ces 10 milliards de dollars viennent s’ajouter aux sommes déjà investies soit pour procéder à des acquisitions (Great Plains, Navision…, en tout plus de deux milliards de dollars), soit pour développer de nouveaux produits, dans le cadre du projet Green notamment (voir édition du 5 juin 2003). Ce dernier représente déjà un investissement annuel de 2 milliards de dollars. Un investissement qui en vaut la chandelle, tant le besoin des PME-PMI en applications de gestion est important. Selon Orlando Ayala, cette activité sera profitable dès 2005 alors que sur le dernier exercice, clos en juin 2003, la division PME a subi une perte de 254 millions de dollars. D’ici la fin de la décennie, elle devrait réaliser un chiffre d’affaires annuel de 10 milliards de dollars.

Trouver des relais de croissance

Le responsable a par ailleurs indiqué que Microsoft ne s’intéressait pas seulement aux entreprises de moins de 1 000 salariés mais également aux structures de plus grande taille : « Dans les cinq prochaines années, nous allons nous concentrer sur les entreprises de 2 000 à 5 000 employés, voire jusqu’à 8 000. » Ce faisant, Microsoft entrera en concurrence frontale avec les leaders sur ces segments, comme l’allemand SAP ou Oracle. Ces déclarations montrent bien que Microsoft cherche à accélérer la recherche de sources de revenus complémentaires à son coeur d’activité – les systèmes d’exploitation pour PC et la bureautique – qui montre quelques signes de fléchissement (voir édition du 24 octobre 2003). Les derniers résultats publiés par l’éditeur sont clairement décevants dans ces domaines, du fait notamment de la réticence des entreprises à souscrire au nouveau système de licence, dit Software Assurance. Il ne faut pas sous-estimer non plus la concurrence d’une alternative Open source désormais crédible, recevant en outre le soutien d’acteurs de poids comme IBM (voir édition du 12 novembre 2003).