Microsoft lève le pied sur le projet Green

Cloud

Le procès opposant Oracle au ministère américain de la Justice est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le projet dit Green de Microsoft de développement d’une gamme d’applications de gestion.

Un des intérêts du procès actuellement en cours qui doit décider de l’avenir de l’OPA hostile d’Oracle sur Peoplesoft est d’amener les protagonistes du marché des applications de gestion à dévoiler des pans entiers de leur stratégie. Il nous a ainsi permis de prendre connaissance d’un projet de fusion avorté entre Microsoft et SAP (voir édition du 8 juin 2004). En fin de semaine dernière, des documents internes à Microsoft concernant le projet, intitulé « Green », de réalisation d’une gamme complète de progiciels de gestion (voir édition du 1er octobre 2003) ont de même été rendus publics. Selon le site Infoworld, ces documents font état d’un revirement majeur dans la façon dont l’éditeur aborde le marché des applications de gestion. Microsoft va ainsi réduire de 200 à 70 le nombre de développeurs affectés au projet Green, les ressources ainsi libérées se voyant réaffectées au développement des nouvelles versions des gammes existantes de progiciels de gestion. Lesquelles proviennent d’acquisitions, essentiellement celles de l’américain Great Plains Software et du danois Navision (voir édition du 7 mai 2002).

Une bataille avant tout commerciale

Cette décision constitue un incontestable virage dans la stratégie de Microsoft : il y a encore quelques mois, l’éditeur semblait clairement vouloir accélérer le développement de Green, prévoyant de lui affecter courant 2004 70 % de l’effectif des développeurs dédiés aux applications de gestion, ceci dans le but de livrer les premiers éléments du projet fin 2004. Désormais, ceux-ci ne sont pas attendus avant 2008. Rappelons que si Microsoft s’est lancé dans le développement de A à Z d’une gamme d’applications de gestion, c’est, selon une recette bien rodée, dans le but de les intégrer très intimement à la prochaine version de Windows, nom de code Longhorn, et de faire de cette intégration technique un avantage concurrentiel. Mais peut-être Microsoft estime-t-il désormais que pour s’imposer sur ce terrain ? où il brigue une part de marché de 30 % en 2011 contre près de 5 % en 2002, selon Gartner – la bataille est moins technologique que commerciale. D’où le ralentissement du projet Green et, parallèlement, l’accélération du programme de recrutement des nouveaux partenaires. D’ici à 2008, l’éditeur prévoit en effet de compter 15 000 partenaires, contre 6 000 actuellement.