Microsoft lorgne du côté de la TV connectée

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A la suite de Google, Apple ou encore Yahoo, Microsoft s’intéresse à la télévision connectée. L’éditeur serait déjà en discussions avec certains diffuseurs américains de contenus. L’environnement Xbox serait mis à contribution.

Microsoft n’a pas l’intention de laisser à Google et Apple le monopole de la télévision familiale à travers leur solutions respectives Google TV et Apple TV.

Selon Reuters, la firme de Redmond aurait entamé des discussions avec des partenaires diffuseurs aux Etats-Unis pour construire une offre de type « Microsoft TV » et rattraper son retard sur ses concurrents dans le marché des services payants autour de la télévision, note Silicon.fr.

L’agenda de presse émet plusieurs scénarios concernant l’approche de Redmond. Le premier viserait à développer un nouveau service TV sur la plate-forme en ligne Xbox Live qui permettrait d’accéder aux programmes des grands networks américains (ABC, NBC, Fox, CBS, ESPN, CNN). Microsoft agirait alors comme « câblo-opérateur virtuel ».

L’autre scénario ferait de la console Xbox 360 un décodeur vidéo permettant de mixer programmes TV et applications multimédia (comme la messagerie instantanée).

Mais cette solution serait réservée aux utilisateurs câblés (il est vrai très répandus aux Etats-Unis). Dans les deux cas, Microsoft pourrait également commercialiser des paquets de programmes thématiques (sports, enfants, infos…).

L’approche de l’éditeur américain est donc différente de celle de ses concurrents. Alors qu’Apple et Google ont commencé par commercialiser leurs solutions (notamment matérielles) plus ou moins ouvertes et tentent aujourd’hui de convaincre les fournisseurs de contenus de délivrer leurs émissions (mais à des conditions parfois inacceptables à leurs yeux tels les programmes à moins de 1 dollar proposés par Apple), Microsoft semble vouloir s’adresser à ses derniers pour développer un marché en bonne intelligence.

Car les diffuseurs sont aujourd’hui confrontés à la concurrence d’Internet (notamment avec les offres de programme à la carte Netflix et Hulu aux Etats-Unis) et de la vidéo à la demande (VoD) en général.

Les fournisseurs de contenus sont donc positionnés à la base du marché (pas de contenus, pas d’offres) et, à ce titre, courtisés par les diffuseurs « historiques » et les nouveaux entrants issus de l’industrie informatique. A titre d’exemple, si l’offre Hulu est disponible (aux Etats-Unis) sur son ordinateur via le Web, l’accès est bloquée si l’accès se fait par la Google TV.

Sauf que les producteurs sont, sur le sol américain, souvent issus des grands groupes audiovisuels, voire opérateurs câble/satellite et fournisseur d’accès Internet comme Time Warner. Du coup, pourquoi iraient-ils céder leurs contenus à de potentiels concurrents diffuseurs qui chercheront à détourner le marché publicitaire à leur avantage (c’est évident pour Google) ?

Une question à laquelle Microsoft entend bien apporter une réponse avant de se lancer. A noter que la firme de Redmond a déjà une expérience de Web TV et entretient des rapports fructueux avec le monde de la télévision à travers son accord avec la chaîne NBC autour du portail MSNBC.com. Un atout non négligeable.

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