Microsoft rattrapé par ses démons

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A peine sorti de son procès antitrust, Microsoft serait-il à nouveau tenté par des pratiques anticoncurrentielles ? L’Etat du Massachusetts le pense et ouvre une enquête. De son côté, le ministère de la Justice n’est pas satisfait des conditions faites aux concurrents pour accéder à Windows.

Le procureur général du Massachusetts semble avoir fait de la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles de Microsoft une affaire personnelle. Non seulement l’Etat du Massachusetts est le seul à maintenir ses poursuites (voir édition du 2 décembre 2002) contre l’éditeur dans le cadre du vaste procès antitrust qui, après quatre ans de procédure, a abouti en novembre dernier à un accord à l’amiable (voir édition du 4 novembre 2001), mais voilà qu’il se lance dans une nouvelle enquête sur de récentes pratiques anticoncurrentielles de Microsoft dont Linux aurait fait les frais. Pratiques consistant en des clauses abusives imposées à des fournisseurs d’accès à Internet, ainsi que des mesures de rétorsion prises à l’encontre d’un constructeur informatique, dont l’identité n’a pas été révélée, qui aurait promu Linux. Ces pratiques, si elles s’avèrent, sont effectivement en contradiction avec le code de bonne conduite que l’éditeur est tenu de respecter dans le cadre du règlement à l’amiable.

Le DoJ est mécontentBien sûr, Microsoft conteste ces accusations et rappelle qu’il fait l’objet d’une surveillance très étroite de la part du ministère de la Justice américain (DoJ). Or, ce dernier s’est justement plaint il y a quelques jours du manque d’empressement de Microsoft à appliquer l’accord à l’amiable sur un point précis : l’ouverture de certaines portions du code source de Windows à ses concurrents, dans « des conditions raisonnables et non discriminatoires », leur permettant de développer des produits parfaitement compatibles. Evidemment, le DoJ critique les conditions faites actuellement aux concurrents et a remis la semaine dernière un rapport sur ce thème à la juge Collen Kollar-Kotelly, chargée de faire respecter l’accord amiable. Rappelons qu’en avril 2003, déjà sur pression des concurrents et du gouvernement américain, Microsoft avait assoupli ses conditions de licence (voir édition du 25 avril 2003).