Microsoft reconnaît un faux-pas

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Microsoft a reconnu que la vidéo qu’il a présentée comme la preuve technique de la nécessaire intégration d’Internet Explorer à Windows 98 n’était en fait qu’une « simulation ».

Quatre jours ! C’est le temps que les représentants de Microsoft auront mis pour reconnaître la vérité : la vidéo de test présentée lundi par la défense de Microsoft n’était en fait qu’une simulation. Un porte-parole de la société a en effet expliqué à l’occasion d’une conférence de presse que la bande vidéo « filmait des ordinateurs utilisés en studio afin d’illustrer ce qui avait été découvert dans les labos ».

Microsoft avait apporté cette « preuve » lundi afin de démontrer que son navigateur Internet est partie intégrante de Windows et non pas un logiciel livré gratuitement en plus du système afin d’éliminer le concurrent Netscape. La vidéo montrait effectivement que sans Internet Explorer, Windows devenait plus lent mais elle présentait des anomalies suspectes découvertes par David Boies, le principal avocat du gouvernement. Ce dernier, qui a projeté la vidéo image par image, a en effet remarqué une foule d’incohérence dont la plus flagrante se traduit par le changement du titre d’une fenêtre d’un écran à l’autre.

Interrogé sur ces anomalies, les témoins de Microsoft dont James Allchin, un des hauts responsables de la firme, ont tous soutenu jusqu’à hier qu’il s’agissait d’un véritable test mais qu’il pouvait y avoir erreur au montage.

Incapable malgré plusieurs essais de recréer une bande vidéo montrant le même résultat, Microsoft a finalement reconnu qu’il s’agissait d’une simulation hier dans une conférence de presse. Ses porte-parole ont justifié cette pratique par l’impossibilité de recréer simplement en dehors des labos spécialisés des connexions Internet de débit stable pour comparer les performances de Windows avec, et sans Explorer. L’un d’entre eux a même indiqué que la machine filmée sur la vidéo n’était pas connectée à Internet ! Aux Etats-Unis, l’affaire fait grand bruit et le procès jusqu’ici très technique a pris un tour singulier évidemment très défavorable à Microsoft. Pour la première fois depuis le début des audiences, les débats sont sortis de considérations très techniques pour mettre en évidence ce qu’on appelle couramment un mensonge.