Microsoft s’engage à indemniser Be

Mobilité

En échange du paiement d’une indemnité, l’éditeur du défunt système d’exploitation BeOS arrête ses poursuites pour entrave à la concurrence envers l’éditeur de Windows.

Le litige qui opposait la société Be à Microsoft depuis plus d’un an et demi (voir édition du 22 février 2002) a pris fin, vendredi 5 septembre 2003, en faveur du plaignant. Microsoft va ainsi devoir verser 23,25 millions de dollars à Be en échange de l’arrêt des poursuites. Be accusait notamment Microsoft d’avoir freiné l’adoption de son système d’exploitation, BeOS, l’acculant ainsi à la faillite. La société, alors dirigée par Jean-Louis Gassée, avait notamment reçu l’assurance orale des constructeurs Compaq et Hitachi d’adopter BeOS. Engagement qu’ils n’avaient pas tenu face aux conditions imposées par Microsoft qui refusait apparemment de partager Windows avec d’autres systèmes d’exploitation au sein d’une même machine.

Créée en 1990 par Jean-Louis Gassée, l’entreprise avait bâti son modèle économique sur le développement de BeOS, un système d’exploitation multitâche reconnu pour ses qualités de traitement des données multimédias, concurrent de l’indéboulonnable Windows. Malgré une politique commerciale qui visait à éviter le choc frontal avec Windows (les dirigeants de Be présentaient leur produit comme complémentaire à celui de Microsoft), BeOS n’est pas parvenu à s’imposer suffisamment pour apporter à l’entreprise un modèle économique viable.

Un aveu implicite

Après dissolution de la société par les actionnaires, Be avait vendu ses brevets à Palm en août 2001 pour 11 millions de dollars. En janvier 2002, Jean-Louis Gassée quittait la société et les actionnaires décidaient d’attaquer Microsoft pour « entrave à la concurrence ». En acceptant de régler financièrement le litige, Microsoft reconnaît donc implicitement son rôle dans l’échec de Be, même s’il ne lui est pas entièrement imputable. Avec cette manne financière, Be va régler ses dettes, redistribuer les éventuels profits aux actionnaires avant d’aller rejoindre définitivement le cimetière des start-up de la Silicon Valley.