Microsoft viole plus de brevets que Linux

Mobilité

Linus Torvalds demande à Microsoft de désigner les codes des logiciels libres
qui violent les brevets de l’éditeur.

« Microsoft viole probablement plus de brevets que Linux. » C’est en substance la réponse que Linus Torvalds, le créateur du noyau Linux, a fait au magazine InformationWeek en réponse aux menaces de Microsoft à l’encontre des logiciels libres. Dans un entretien accordé à Fortune, Horacio Gutierrez, responsable de la propriété intellectuelle de l’éditeur de Windows, estimait à 235 le nombre des brevets logiciels de l’entreprise violés par l’utilisation de code dans des applications open source. Dont 42 pour le seul noyau Linux.

Selon Linus Torvalds, qui supervise aujourd’hui les développements de Linux et reste propriétaire de la marque, si le code source de Windows était accessible, il montrerait certainement que Microsoft viole à son tour des brevets détenus par d’autres entreprises. Et notamment IBM. « La base des systèmes d’exploitation a été pour l’essentiel développée à la fin des années 60. IBM détient probablement des milliers de brevets réellement fondamentaux « , rappelle Linus Torvalds qui ajoute que la plupart d’entre eux sont aujourd’hui tombés dans le domaine public.

Provoquer le doute

Le développeur souligne par ailleurs que Microsoft devrait nommer précisément les brevets qu’il estime violés afin de pouvoir porter l’affaire devant une cour de justice ou, si nécessaire, afin que la communauté du libre réécrive les codes litigieux. Selon Linus Torvalds, en ne dévoilant pas la liste des brevets abusés, Microsoft poursuit sa stratégie visant à provoquer le doute, voire la crainte de poursuites, dans l’esprits des entreprises. Une stratégie baptisée FUD (pour Fear, Uncertainty, Doubt ou « peur, incertitude, doute »).

La réponse de Linus Torvalds est conforme à l’esprit de la lettre ouverte Show Us The Code rédigée fin février 2007 par un groupe de développeurs à l’intention de Steve Ballmer, le directeur général de Microsoft. Comme l’indique l’intitulé du site, ils invitent simplement le dirigeant à faire preuve de transparence en montrant le code et les brevets jugés violés. Une demande fixée par ultimatum au 1er mai 2007. L’entretien de Microsoft accordé à Fortune datant du 14 mai, il faut croire que cette initiative, anonyme, n’a pas eu l’effet escompté sur la stratégie de la firme de Redmond. Au contraire.