Miguel A Acosta : « Nous voulons faire de Ask l’alternative à Google »

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Ask.com veut séduire les internautes grâce à la pertinence de ses résultats.

Récemment localisé dans cinq pays européens, dont la France, le moteur de recherche Ask.com est aujourd’hui en phase d’expansion. C’est dans le cadre du salon Search Engine Strategie 2006 au Cnit (28 et 29 novembre 2006) que Vnunet.fr a rencontré son vice-président chargé du développement européen, Miguel A Acosta.

Récemment localisé dans cinq pays européens, dont la France, le moteur de recherche Ask.com est aujourd’hui en phase d’expansion. C’est dans le cadre du salon Search Engine Strategie 2006 au Cnit (28 et 29 novembre 2006) que Vnunet.fr a rencontré son vice-président chargé du développement européen, Miguel A Acosta.

Vnunet.fr : Ask.com revendique la 4e place du marché des moteurs de recherche aux Etats-Unis. Comment Ask.com se distingue de ses concurrents et particulièrement de Google le numéro 1?
Miguel A Acosta :Nous cherchons à rendre nos résultats plus pertinents que ceux de la concurrence. Comment? Alors que la plupart des moteurs fonctionnent sur le principe du PageRank, basé sur le nombre de liens pointant vers une page, notre algorithme ExpertRank fonctionne par communautés thématiques. Ainsi, si vous tapez « Apache » dans un moteur concurrent, il y a de fortes chances pour que les premiers résultats fassent référence aux serveurs web Apache et la fondation qui les développe. Alors que le terme est également relié aux Indiens et à l’hélicoptère du même nom. Ask aborde l’ensemble de ses domaines dans ses premiers résultats. Sur le côté droit de la page de résultats, Ask propose des sous catégories qui permettent à l’utilisateur d’affiner sa recherche. Ou au contraire de l’élargir. Dans le même ordre d’idée, Ask propose également des noms de personnalités éventuellement liées à la requête.

Vnunet.fr :Quelle est l’ambition de Ask en terme de part de marché et quelle stratégie allez-vous appliquer pour y parvenir?
Miguel A Acosta :A court terme, c’est-à-dire d’ici l’été 2007, Ask veut prendre la quatrième place sur le marché de la recherche dans chacun des pays européens où nous sommes implantés. Sur le plus long terme, d’ici 4 à 5 ans, nous voulons nous imposer comme l’alternative à Google, autrement dit, le numéro 2. Pour y parvenir, nous allons nous concentrer sur la pertinence de nos technologies et la qualité de nos produits afin de tenter de convaincre les utilisateurs de rompre avec les habitudes d’utiliser toujours le même moteur de recherche. Nous avons déjà convaincu l’industrie, nous sommes connus des early adopters et des influenceurs, il nous reste à toucher les utilisateurs de masse. Pour cela, nous allons adapter une stratégie de communication différente selon les marchés locaux. En France, nous jouons la carte du marketing viral avec, notamment, la création d’un concours pour gagner 10 000 euros. En Angleterre, nous lancerons des campagnes publicitaires télévisées. Nous adapterons notre stratégie en fonction des résultats.

Vnunet.fr :Ask exploite la plate-forme de liens sponsorisés AdWords. Le partenariat avec Google doit prendre fin en 2007. Allez-vous le renouveler ou êtes-vous tentés par la création de votre propre plate-forme de liens commerciaux?
Miguel A Acosta :L’accord avec Google se terminera fin 2007 et nous devrons effectivement le renouveler ou adopter une plate-forme concurrente, nous ne savons pas encore. Mais notre intention n’est pas aujourd’hui de développer notre propre plate-forme car il faut faire énormément de trafic pour qu’elle soit pertinente. Nous préférons nous concentrer sur la recherche et gagner du trafic auprès de l’utilisateur final. Nous possédons cinq centres de recherche dans le monde : deux aux Etats-Unis, et un en Italie, en Allemagne et en Chine. Sur les 600 employés consacrés à la branche recherche de IAC, plus de la moitié sont des ingénieurs. Nous aborderons la question de la diversification des activités plus tard. En revanche, nous commercialisons notre technologie de recherche auprès des entreprises privées et des administrations.

Vnunet.fr :Quel est le chiffre d’affaires de Ask?
Miguel A Acosta :La société IAC a réalisé un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre 2006. L’activité recherche représente 135,5 millions de dollars sur cette période.

La nouvelle génération des fonctions Favoris à la sauce Ask.com
Outre la mise en avant de la pertinence de son moteur de recherche, Ask.com tente de se distinguer de la concurrence à coup de fonctions plus ou moins inédites. A la manière de la nouvelle version d’Exalead, Ask permet d’affiner les recherches à travers des suggestions apportées dans la page de résultat et propose des fonctions de recherche avancées par domaine. Dans sa version française (qui doit prochainement s’enrichir d’un annuaire (pages jaunes) et d’un réseau de commerces en ligne), Ask propose une recherche dans les images et dans les blogs et flux RSS. De plus, Ask propose un certain niveau de personnalisation de la page Web à la mode Web 2.0. Ainsi, il est possible de repositionner les outils de recherche situés en colonne dans la partie droite de la page. Le lien vers la Recherche avancée dans une page de résultat affiche le formulaire de saisie au-dessus des résultats permettant ainsi de s’inspirer de ces derniers pour progresser dans la recherche. Enfin, il est possible d’enregistrer un choix de résultats et de les personnaliser par des commentaires avec, par la suite, la possibilité d’effectuer des recherches au sein des résultats conservés.  » C’est la nouvelle génération de favoris », commente Miguel A Acosta.