Mister10, une plate-forme sociale qui rémunère la mise en relation sur le Web

Marketing
Yvon Rousset

Mister10, ou plutôt Mister10%, n’en est qu’à ses débuts et est toujours en bêta pour l’instant. Mais cette place de marché s’appuyant sur le social Web et lancée par Yvon Rousset avec comme slogan « Faire du Business » et « Toucher des Commissions » est intéressante à plus d’un titre…

Yvon Rousset
Yvon Rousset, Mister10%

Connaissez-vous Yvon Rousset ? Les amoureux du ballon ovale répondront à coup sûr oui… L’homme a en effet un passé glorieux de rugbyman au Racing (Champion de France 1990) à l’heure où le rugby n’était pas encore le sport professionnel qu’il est devenu… Mais c’est pour un tout autre sujet que nous le rencontrons aujourd’hui…

Après avoir été un temps kiné, puis consultant TV, créateur de marque, spécialiste de marketing sportif, … Yvon Rousset, 52 ans, est aussi l’un des membres fondateurs de la marque de sportswear Eden Park.

Yvon Rousset et ses potes d'Edenpark
Yvon Rousset (à gauche) et ses potes d’EdenPark

Passionné depuis longtemps par Internet et par son potentiel dans le domaine des affaires, il a récemment lancé (en Beta pour l’instant) une place de marché baptisée « Mister 10 ». Disponible à l’adresse www.Mister10.com, elle est dédiée aux TPE-PME (bientôt accessible aux particuliers).

Sa particularité ? Rémunérer la mise en relation entre un Vendeur et un Acheteur grâce aux réseaux sociaux.

A la fois sorte de place de marché à la eBay (mais pour les TPE-PME et sans enchères), espace d’annonces gratuites à l’instar du Bon Coin pour son réseau, outil de recommandations personnelles à la mode Trip advisor, Mister10.com est en quelque sorte le dernier rejeton d’un e-commerce social qui a le vent en poupe.

Il permet d’un coup d’un seul de solliciter son réseau via Facebook, Twitter, Linkedin, Gmail, Yahoo, etc, afin de dénicher dans son carnet d’adresses un acheteur susceptible d’être intéressé par un produit et d’être aussitôt rémunéré si la vente se concrétise.

logo Mister10Pour Yvon Rousset, Mister10 (10 pour 10%, commission de base, mais elle peut aller de 2 à 20%), l’efficacité de sa plateforme vient du fait que la recommandation n’est pas large mais au contraire très ciblée, que ce soit dans le cercle familial, amical et bien sûr professionnel. Ce, sur le mode : «Je te sollicite, je te motive par une commission», la publication de l’annonce côté vendeur étant gratuite.

Et, en filigrane, la promesse de Mister 10, c’est d’intéresser même celui qui, à priori, n’a rien à vendre… Ni à acheter… Celui-ci peut tout de même transmettre des offres à son réseau et toucher au passage des commissions qui, additionnées, peuvent représenter une belle source de revenus..

Yvon Rousset croit dur comme fer dans la validité de son modèle, la rentabilité étant pour lui au rendez-vous. Il explique: « le modèle économique de Mister10.com repose sur la mise en relation entre un Vendeur et un Acheteur, la prestation Mister10.com ne représente que 2% du prix de vente affiché en cas de transaction réussie ».

Arrivé très tôt sur le Net – dès 1997 -, Yvon Rousset est un fin connaisseur du secteur, dont il a vu le décollage de l’autre côté de l’Atlantique, ainsi que celui – plus récent – des réseaux sociaux.

Il s’est très tôt intéressé aux perspectives ouvertes par ces derniers. Cela lui fait dire que Facebook n’est pas l’outil idéal que certains prétendent pour les transactions de gré à gré, et notamment entre professionnels.

« Facebook, c’est formidable, explique-t-il, mais ça reste toujours le modèle économique qu’on a connu avant. En revanche, quand on fait travailler de concert Viadeo, Linkedin,  Facebook, etc. qu’est-ce que c’est pratique et complémentaire ! ».

Il raconte : « J’ai eu conscience que le relationnel, l’apport d’affaires, devait être intégré dans un principe d’affaires évolué. D’où l’existence aujourd’hui de Mister10.com. Si la rémunération pour apport d’affaire  existe dans tous les métiers, grâce à Internet elle prend toute sa quintessence car la traçabilité y est absolue ».

Dédiée PME/TPE (il y a obligation d’être un professionnel pour vendre, mais les auto-entrepreneurs sont les bienvenus), la plate-forme conçue initialement pour le Web fonctionne aussi sans ambages sur tablettes et smartphones. Ce, quel que soit leur OS.

Une plate-forme exclusivement française ? Demande-t-on à Yvon Rousset ? « Oui, pour l’instant, répond-il. Du fait de la complexité fiscalo-comptable et de la non-cohérence des différentes réglementations en cours. »

Fruit d’un développement de deux ans d’une société ad hoc, « avec – insiste notre interlocuteur – une structure très légère », Mister10 est né d’un « Love money tour » explique Yvon Rousset avec le sourire qui le caractérise. « Cela a permis de financer le projet, mais j’espère pouvoir organiser une levée de fonds dans l’année qui vient. »

Interrogé sur le fait déclencheur, au-delà de la certitude évoquée plus haut du poids des réseaux sociaux dans le business aujourd’hui, Yvon Rousset répond : « L’accroche fut la loi TEPA : je me suis adressé à quelques copains soumis à l’ISF que j’ai convaincu en leur expliquant que, dès que j’ai quelque chose à vendre, la force du réseau social va me permettre de vendre facilement avec un commissionnement à la clé. »

Et très tôt les rouages du service ont été mise en place : création d’un système et de sa modération, acceptation des produits neufs comme des produits d’occasion (pourquoi pas les œuvres d’art par exemple), adoption d’une place de marché sous forme de système autonome et non accolé à une marketplace existante…

Sur ce dernier point, Yvon Rousset n’exclue nullement de prendre pied à terme sur les principales places de marché ou sites d’annonces (tel que le Boncoin).

S’agissant des réseaux sociaux l’ouverture est en revanche d’ores et déjà maximale : « On peut se connecter sur le site avec ses identifiants Facebook, on peut synchroniser son compte Mister10 avec un compte quelconque de réseau social et c’est même plus simple avec Linkedin depuis que FB a bloqué l’accès aux emails depuis l’identifiant ».

Toujours en version bêta (aucune date de lancement officiel n’étant fixé à ce jour), Mister10 – résume Yvon Rousset – c’est trois choses principalement : faire de l’argent, animer une communauté de prescripteurs et éviter les stocks immobilisés.

Interrogé sur son objectif pour 2013, lui qui revendique au bas mot 400 membres actifs dans sa base de données : « nous visons au moins entre 100 et 300 ‘deals’ sur l’année. »

Interpellé sur sa conviction que « ça va marcher », il répond : « Aujourd’hui, 93% des TPE/PME ont moins de 10 salariés et n’ont pas d’outil à leur disposition de la puissance et de la simplicité de Mister10. Toutes les réponses apportées jusqu’ici n’étaient pas convaincantes d’une manière ou d’une autre. Mister10 c’est simple, c’est gratuit et au pire – si ça ne marche pas – j’aurais réussi à démarcher dans le carnet d’adresse des amis de mes amis, j’aurais ouvert mes perspectives de vente. »

Appelé à citer un secteur type qui devrait voir arriver Mister10 comme une aubaine, Yvon Rousset répond : « de nombreux, mais le secteur de l’automobile d’occasion par exemple est très porteur ».

Avant une prochaine levée de fonds, de quoi aurait-il besoin immédiatement pour faire de Mister10 un succès ? « Aujourd’hui, j’ai besoin de vendeurs-évangelisateurs. Il sera temps ensuite d’aller à la rencontre de business angels. »

Annexe: Le schéma d’explication du fonctionnement de Mister10 (source interne)