Mobilr veut multiplier les communautés sur mobile

Mobilité

La jeune pousse belge, créée par trois Français, a réalisé une levée de fonds d’un million d’euros.

« Facebook est un réseau social, sur Internet, où l’on retrouve ses amis, tandis que Moblr est un réseau social, sur le mobile, où l’on se fait des amis ». Voici la définition du service Moblr, déployé en Belgique, France et Grande-Bretagne. Il est exploité par la société belge Kiboo, co-fondée par trois Français : Jérôme Léger, Christophe Chatillon etChristophe Hocqet.

Le lancement de la communauté Moblr est venu de la conviction que « demain il y aurait un vrai internet mobile, poursuit Jérôme Léger. Tout un ensemble d’applications va trouver sa place sur le téléphone portable. »

Pour l’instant, Kiboo se concentre sur les communautés en ligne. Moblr permet à ses utilisateurs de se constituer une page personnelle (profil, avatar, photos, vidéos, activités préférées… ).

Le format et l’ergonomie ont bien sûr été adaptés au mobile. « Par exemple, nous avons dû créer des raccourcis-clavier particuliers », précise Jérôme Léger.

Lancé en version définitive pour le grand public à l’automne 2007, le réseau Moblr compterait déjà 120 000 utilisateurs, répartis pour 20% outre-Quiévrain, pour 40% dans l’Hexagone et pour 40% de l’autre côté de la Manche. En 2006, il avait fait une première apparition sous forme de plate-forme de partage de vidéos sur mobile.

Première levée de fonds

Fort de ce succès, Moblr vient d’annoncer sa première levée de fonds, d’un montant d’un million d’euros, réalisée en début d’année auprès d’un fonds d’investissement appartenant à une « riche famille allemande ».

L’argent levée devrait servir à lancer de nouvelles communautés plus ciblées. Un réseau social sur le thème du football devrait voir le jour en septembre ou octobre 2008, tandis qu’un projet dans le domaine de la musique est à l’étude.

Le modèle économique de Moblr repose sur la publicité. Accessible sur quelque 80% des téléphone mobiles (à partir du moment où ils disposent d’une connexion internet), Moblr serait surtout utilisé par des jeunes adultes.

« 80% de nos abonnés ont entre 15 et 35 ans, dont la moitié entre 15 et 25 ans et l’autre moitié entre 25 et 35 ans », assure Jérôme Léger. 60% sont des garçons avec une forte présence de CSP – (étudiants, jeunes professionnels, jeunes sans accès Internet depuis un ordinateur… )

Plusieurs annonceurs se sont déjà affichés sur Moblr. « Parmi nos clients français, nous comptons la SNCF, Cofidis, Coca-Cola et BNPParibas« , énumère Jérôme Léger. Le coût pour mille impressions est de 8 euros.

Les SMS premium, premier angle de business

Créée à Bruxelles en 2005, Kiboo possède toujours son siège social en Belgique et deux bureaux commerciaux, l’un à Paris et l’autre à Londres. Elle emploie dix personnes (six à Bruxelles, deux en France et les deux autres en Grande-Bretagne).

Son activité historique est le SMS Premium, autrement dit le SMS surtaxé. « En Belgique, par exemple, nous commercialisons par SMS des sonneries et des clips vidéo musicaux, détaille Jérôme Léger. Nous avons un accord avec UniversalMusic pour vendre leurs musiques par ce biais-là. »

Grâce à cette activité, Kiboo a toujours été rentable, aux dires de ses créateurs. « En 2007, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 800 000 euros et un bénéfice de 50 000 euros », affirme Jérôme Léger.