MP3Pro pulvérise les performances du MP3 !

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Bluffant ! Nous avons testé le MP3Pro et il tient ses promesses haut la main. Un morceau codé à 64 Kbits/s – soit la moitié de la qualité requise pour un MP3 de bonne facture – est restitué avec une fidélité surprenante, et mieux encore, avec une « dynamique » qui rend grâce au morceau original. C’est une performance de taille. Le WMA n’a qu’à bien se tenir !

Les musiciens de jazz ou de folk connaissent généralement la faille du MP3 classique. Si cette méthode de compression fait merveille pour les musiques électroniques, la techno, la dance et autres morceaux souvent créés sur des machines numériques, il se révèle moins à l’aise avec tous les instruments naturels générant des harmoniques. Lorsque l’on joue un mi sur une guitare acoustique, les lois de propagation du son amènent cette note à engendrer une succession de mi, chacun à l’octave supérieure, avec un volume de plus en plus réduit. C’est cette alchimie de sonorités secondaires qui donne aux guitares et pianos cette impression de « brillance sonore ». Les batteries suivent une logique similaire. Or, le MP3 a tendance à concentrer chaque instant sonore comme une seule entité, opérant parfois une bouillie sur des morceaux truffés d’instruments acoustiques.

Encodage en 64 Kbits/s

On comprend alors tout l’intérêt que l’on peut porter au successeur du MP3, que nous vous présentions au début de l’année (voir édition du 17 janvier 2001). Et le moment est arrivé. Depuis le 14 juin, un encodeur MP3Pro est disponible sur le site de Coding Technologies. Il s’agit pour l’instant d’une version de démonstration, qui encode les morceaux au taux maximum de 64 Kbits/s. Ce qui, nous le verrons, n’est finalement pas une limitation. Afin de le pousser dans ses retranchements, nous l’avons avant tout soumis aux tests de morceaux acoustiques, dont un comportait des superpositions de guitares mais aussi un bon vieux Chet Baker dans lequel le trompettiste est entouré d’une section orchestrale.

Une fois les morceaux encodés, le résultat a été au-delà de toutes les espérances, la seule condition étant que le RCA MP3Pro soit employé aussi bien pour encoder que pour lire les fichiers. Même si n’importe quel lecteur MP3 est capable de lire des fichiers MP3Pro.

Résumons-nous simplement : un morceau codé avec le logiciel MP3Pro à 64 Kbits/s et rejoué avec ce même logiciel – nuance importante – sonne mieux qu’un MP3 codé en 128 Kbits/s avec un outil d’encodage aussi réputé qu’Audio Catalyst de Xing et joué avec un lecteur MP3 tout aussi renommé que MusicMatch Jukebox ! Quand bien même, la taille des fichiers est réduite de moitié, les pianos sonnent magnifiquement, les guitares brillent, idem pour les batteries jazz…

Le WMA reste dans la course

L’emploi du lecteur MP3Pro a toutefois son importance car les morceaux qu’il encode, une fois joués avec MusicMatch Jukebox, ne restituent pas le même grain. Il semble que MP3Pro fasse valoir sa différence sur des paramètres qui lui sont propres tels que l’élargissement de la stéréo et une option intitulée « Extra high quality » que l’on ne se refusera point. En attendant, il crée des fichiers compatibles MP3 et donc lisibles sur tous les lecteurs actuels au risque de perdre ce petit « plus » en matière de dynamique.

Quid du WMA ? Que donne-t-il pour un niveau de codage similaire (64 Kbits/s) ? Force est de reconnaître qu’il se sort plutôt bien de la comparaison, avec une sonorité extrêmement honorable, sans toutefois la même clarté que le MP3Pro.

Ainsi donc, Thomson, qui détenait déjà les droits du MP3, pourrait fort bien amorcer une nouvelle révolution, le gain en qualité comme en place mémoire est patent. Mais Microsoft n’est pas en reste et son WMA conserve ses chances. Cela signifie en tout cas que le marché des baladeurs pourrait se multiplier et que le modèle de la musique à l’unité est prêt pour une explosion, car toute une partie du catalogue (les musiques acoustiques qui incluent tout de même le jazz, le classique, le folk, la World music) dispose désormais de formats de compression efficaces. Il y a donc fort à parier que les éditeurs de lecteurs MP3 et les fabricants de baladeurs mettent rapidement à jour leurs produits.