MusicMatch devance l’iTunes MusicStore sur PC

Cloud

En démontrant que la vente de musique par Internet pouvait connaître le succès, Apple a ouvert la boîte de Pandore. Sans pouvoir se targuer d’une solution aussi affinée, ses premiers concurrents pourraient bien s’arroger le marché sous Windows.

La vente de musique en ligne fait des émules : MusicMatch et Dell sont partis pour commercialiser leurs propres services. Il s’agit d’une solution quasi équivalente à celle d’Apple, commercialisée sous les marques respectives des deux acteurs. Elle est développée par MusicMatch, l’éditeur de JukeBox, choisi par Apple comme équivalent d’iTunes pour la version Windows de l’iPod. La solution complète s’appuie sur Windows Media Player, le lecteur multimédia de Microsoft. La version 8.1 du juke-box de MusicMatch donne accès à un site de téléchargement musical baptisé « MusicMatch Download ». Les conditions d’utilisation de la musique achetée en ligne sont comparables à celles de l’iTunes Music Store (iTMS) d’Apple (voir édition du 29 avril 2003) : conservation de la musique sur trois ordinateurs au plus, utilisation sur un lecteur MP3 et gravure de cinq playlists autorisée (au lieu de dix sur l’iTMS). Quant aux prix, ce sont exactement les mêmes : 0,99 dollars par morceau, 9,99 dollars par album. Néanmoins, la solution technologique de MusicMatch repose sur un sacré patchwork : le lecteur multimédia provient de Microsoft et les formats de musique proposés sont éclectiques, allant du MP3 au WMA en passant par le MP3Pro. Enfin, les lecteurs MP3 compatibles sont fabriqués par des constructeurs divers. Reprise telle quelle, mais sous sa propre marque par Dell, cette solution pèche par son manque d’homogénéité.

Et que penser de son modèle économique (voir édition du 23 juillet 2003) ? Celui de l’iTMS d’Apple est simple : l’aura créée autour de la marque permet de vendre du matériel. Dans la solution d’Apple, c’est l’iPod qui profite à plein de l’iTMS et qui permet de dégager du bénéfice. Des retombées sur les ordinateurs sont également attendues. Quant aux ventes de musique en ligne, elles ne représenteront au mieux que 0,5  % du chiffre d’affaires total d’Apple sur le dernier trimestre. Dix millions de titres vendus par l’iTMS représentent 3,5 millions de dollars de marge brute, hors coûts opérationnels. Autant dire qu’il faut des volumes très importants pour espérer de réels bénéfices de ce modèle économique. Avec une clientèle évidemment plus large que celle de la firme à la Pomme, Dell atteindra sans doute les volumes nécessaires pour dépasser le point d’équilibre de l’opération. Et l’inventeur de la vente de musique en ligne ne sera donc pas le premier à proposer sa solution sur PC. Apple, qui dispose quand même de la totale attention des médias, devra donc parfaitement orchestrer la mise en place de sa solution dans le monde Windows.