Musique en ligne : la vraie bataille commence

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Le marché de la vente de musique en ligne s’apprête enfin à décoller, malgré l’usage toujours populaire des services gratuits peer-to-peer. La rédaction de Vnunet.fr vous propose un dossier spécial.

Certes, Apple n’a pas été un pionnier de la musique en ligne mais la firme informatique est parvenue à imposer sa plate-forme de manière spectaculaire en l’associant à son baladeur numérique iPod. Lancé en avril 2003 aux Etats-Unis puis en juin 2004 sur le continent européen, l’iTunes Music Store s’est démarqué de ses nombreux concurrents : Connect.com de Sony, MSN Music de Microsoft, Napster ou encore Yahoo, qui arrive dans la compétition après le rachat du service Musicmatch.com (voir édition du 14 septembre). Chaque maillon de la chaîne musicale fourbit ses armes pour se préparer à la grande vague. Après une période d’effervescence, finalement peu structurante, lors de la bulle Internet, les acteurs de la musique semblent revenir aux fondamentaux pour pérenniser leurs services Internet.

La guerre des prix

Les majors et les labels indépendants réfléchissent aux moyens d’exploiter au maximum leurs fonds de catalogue, dont la numérisation se poursuit. Les distributeurs physiques grand public, comme Virgin Megastores avec sa déclinaison VirginMega.fr (voir édition du 13 septembre), tentent de récupérer une part du gâteau. D’autres sociétés ont adopté une stratégie entièrement axée sur la vente en ligne : c’est le cas d’OD2, filiale européenne du groupe américain Loudeye, qui s’appuie sur des accords avec des portails comme MSN ou Tiscali en France.

Les premiers mouvements liés à la guerre des prix sont apparus aux Etats-Unis puis se sont répercutés sur le marché européen. L’opération promotionnelle estivale de RealNetworks a montré que les consommateurs étaient sensibles aux tarifs proposés (voir édition du 17 août 2004). L’éditeur de logiciels a ainsi réussi à écouler trois millions de titres en trois semaines en baissant de 50 % ses prix à l’unité.

Services payants contre peer-to-peer

Mais, sur cet échiquier, les services peer-to-peer d’échanges gratuits de fichiers (comme Napster, Morpheus, Grokster, Kazaa…) viennent jouer les trublions. Au grand dam des majors, ils sont très populaires auprès de la communauté des internautes. Irrités par cette perte de contrôle de la chaîne de diffusion de la musique, les groupes industriels du disque ont adopté une position défensive, faute de parvenir à maîtriser les initiatives peer-to-peer. Ils attaquent les sociétés éditrices des logiciels peer-to-peer en justice pour infraction à la législation sur le copyright, ou encore directement les internautes soupçonnés de piratage. Fin août, les majors ont perdu une manche importante aux Etats-Unis : la justice fédérale a considéré que les services d’échanges sont a priori légaux, tout en reconnaissant que des internautes pouvaient franchir la ligne jaune (voir édition du 26 août). Auquel cas, il s’agit d’une responsabilité individuelle. La deuxième arme consiste à faire pression sur le monde politique pour qu’un cadre réglementaire plus drastique soit appliqué aux services peer-to-peer.

Malgré ces tumultes, les analystes s’accordent à dire que le marché de la musique en ligne tend à décoller. Selon le cabinet d’études Forrester, il représentera un marché de 3,5 milliards d’euros en Europe. Outre les téléchargements musicaux, le développement des réseaux haut débit devrait également donner des ailes aux radios thématiques diffusées en streaming et aux services mobiles multimédias en lien avec la musique.


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