Musique en streaming : l’été sera chaud pour Deezer et Universal Music

CloudJuridiqueRégulations

Le procès Universal Music vs Deezer pour « contrefaçon » a vraiment commencé. Au-delà des relations commerciales, c’est la limite du modèle économique de la musique en streaming qui est exposée.

Le 5 juillet, Deezer et Universal Music se sont retrouvés devant le tribunal de grande instance de Paris.

La major (filiale du groupe Vivendi) ) accuse la plate-forme de streaming de musique (dans laquelle France Telecom – Orange a des intérêts) de contrefaçon.

La plainte a été déposée alors que les deux parties n’arrivent pas à s’entendre sur les conditions d’exploitation du catalogue de la maison de disques présidée par Pascal Nègre.

Lors de l’audience, Universal Music a insisté sur le fait que Deezer devait s’aligner sur les nouvelles conditions d’utilisation de son concurrent suédois Spotify, jugée plus équilibrée et plus lucrative pour les producteurs.

Dans les grandes lignes, chaque membre peut écouter mensuellement cinq écoutes par titre maximum et le volume global d’écoute gratuite est fixée à 10 heures de musique.

Six mois après l’inscription, l’internaute se voir contraint de prendre un abonnement premium.

« Nous ne voulons pas supprimer le gratuit mais l’encadrer », argue Nicolas Boesplug, avocat de la maison de disque, cité par La Tribune.

« La position d’Universal est très claire, son catalogue est à disposition gratuitement pendant six mois d’un site de streaming, et après, il faut passer au payant. »

Michael Majster, son homologue en charge de la défense de Deezer, élargit le débat : « Ce n’est pas le procès de Deezer mais celui du streaming. »

« Depuis trois mois, le modèle du streaming ne plaît plus à Universal qui le remet en cause et qui du jour au lendemain, bouscule les conditions d’accès à son catalogue. »

Le TGI de Paris devrait rendre une décision le 17 août.

Streaming : quel taux de rémunération ?
Toujours selon La Tribune, Universal Music a fourni de précieux indicateurs sur le business du streaming entre les majors et les plates-formes de diffusion de musque. Ainsi, pour chaque titre écouté, Deezer a versé à la maison de disques 0,012 centime d’euros en 2009 (pour un volume de 450 millions de chansons consommées en streaming). En 2010, le taux baisse : 0,006 centime d’euros (950 millions de titres). Au premier semestre 2011, on descend à  0,003 centime d’euros (96 millions d’écoutes). On comprend mieux pourquoi Universal Music veut remettre à plat son contrat avec Deezer. Selon Pascal Nègre, le problème ne porte pas sur les prix mais sur les conditions d’exploitation du catalogue. La plate-forme de musique en streaming revendique un million d’abonnés en payant dont « 50 000 en propre » (hors formules couplées avec les offres mobiles et Internet de son actionnaire de référence Orange).

Lire aussi :