Musique en streaming : un accord Spotify-UMG va privilégier les abonnés premium

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Spotify et Universal Music Group ont signé un nouvel accord pluri-annuel de licence avec des conditions d’accès aux nouveaux albums qui favorisent les abonnés premium.

Après des négociations ardues, Spotify et Universal Music Group (groupe Vivendi) viennent de boucler un accord pluri-annuelle de licences d’exploitation du catalogue de la major.

Dans la nouvelle configuration, les abonnés premium de l’app de musique en streaming seront privilégiés. Des rumeurs circulaient dans ce sens depuis le mois dernier.

Concrètement, selon les termes de l’accord, les abonnés payants de Spotify disposeront de l’exclusivité des nouveaux albums des artistes d’UMG sur une période de deux semaines.

Ensuite, ils seront mis à disposition des membres se contentant du service gratuit de Spotify (en contrepartie de diffusion de publicité).

Libre aux artistes et à la major de déclencher cette option d’exclusivité temporaire de diffusion pour les abonnés premium ou non. On parle de stars comme Beck, Lorde, Katy Perry et Kanye West.

« C’est une chance donnée aux abonnés premium d’explorer plus tôt le travail créatif complet des artistes », évoque Daniel Ek, CEO et co-fondateur de Spotify.

Une mesure d’encadrement qui ne concerne que les nouveaux albums. Les singles demeureront disponibles sur Spotify pour tous les membres.

Jusqu’à présent, le régime d’accès au catalogue de Spotify était similaire, que l’on soit un abonné disposant d’un accès gratuit ou un membre premium.

« Nous savons que chaque album de tout artiste devrait être diffusé de la même manière, et nous travaillons dur avec UMG pour développer une nouvelle politique plus flexible », évoque Daniel Ek.

« Le fait de travailler main dans la main avec les nouveaux services numériques a permis à l’industrie musicale de retrouver le chemin de la croissance après deux décennies. Aujourd’hui, le streaming représente la majeure partie de notre business », évoque Lucian Grainge, Président et CEO d’Universal Music Group. « Notre challenge est de transformer cette bascule en croissance durable. »

Spotify revendique 100 millions d’utilisateurs gratuits (sur la foi de données remontant à juin 2016) et 50 millions d’abonnés payants (dernier pointage effectué début mars). C’est le poids lourd du secteur, puisque son principal rival, Apple Music, revendiquait 20 millions d’abonnés en fin d’année dernière.

Ce leadership a dû peser dans les négociations. Il faut en effet avoir à l’esprit qu’en 2016, Universal Music Group a généré un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars à partir de l’exploitation de son catalogue sur les plateformes de streaming. C’est plus que les ventes physiques de musique (CD) et celles réalisées par téléchargements de titres ou d’albums.

De surcroît, cet accord pourrait permettre à Spotify de finaliser également des accords similaires avec d’autres majors comme Sony Music et Warner Music Group.

Le changement de modèle économique pourrait séduire des artistes ayant exprimé une certain réticence à une diffusion massive de leurs nouveaux titres. On pense à Taylor Swift (rattachée au label Capital Records) qui s’était retirée de Spotify en novembre 2014 alors que la star préparait la sortie de son album 1989.

L’accord Spotify-UMG comporterait aussi une baisse du commissionnement par titre streamé revenant aux artistes. Ce qui devrait provoquer quelques mouvements de mécontentements dans la sphère musicale.

UMG a également négocié « un accès sans précédent » à la data de Spotify pour développer de nouveaux outils pour les artistes et les labels et stimuler les interactions avec les fans.

(Crédit photo : Spotify – Daniel Ek – Mai 2015)

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