Musique sur téléphone mobile : un marché à 32 milliards en 2013

Mobilité

Au Midem de Cannes, les professionnels débattent sur la question des
protections numériques des fichiers musicaux.

Le modèle économique de la musique dématérialisée trouvera-t-il sa solution dans la téléphonie mobile? En 2010, les aficionados de musique sur téléphone dépenseront 32,2 milliards de dollars, selon les chiffres prévisionnels présentés mardi 23 janvier 2007 par le cabinet d’études Gartner. Contre 13,7 milliards en 2007. Des prévisions réjouissantes qui intègrent cependant le marché des sonneries téléphoniques et des éventuels futurs services de diffusion en streaming.

Pour le cabinet d’études, le secret du succès passera par la personnalisation à outrance du mobile. Particulièrement à travers les sonneries téléphoniques et les sonneries d’attente (Dringo ou ringback tones). De plus, en se transformant en lecteurs MP3, les téléphones s’ouvrent au marché de la musique dématérialisée. Ce qu’a bien compris Apple avec le lancement de son iPhone qui pourrait, à terme, remplacer l’iPod. Et si le Zune de Microsoft ne permet pas encore de téléphoner, il intègre déjà des fonctions de téléchargement distant sans fil.

Un DRM standard

Les producteurs sauront-ils accompagner ce nouveau mode de consommation de musique alors qu’ils peinent à trouver un modèle viable face aux échanges illégaux en ligne? Le sujet est en tout cas d’actualité à Cannes où se déroule le marché internationale de la musique (du 21 au 25 janvier 2007). A l’occasion d’une table ronde, le dirigeant de l’IFPI (représentant mondial de l’industrie du disque), John Kennedy s’est opposé à David Pakman, directeur général de eMusic, la seconde plate-forme de diffusion de musique en ligne aux Etats-Unis après iTunes Store.

Pour le premier, les systèmes de gestion de protection numériques (DRM) sont indispensables pour protéger les oeuvres musicales du piratage. Le second estime que les DRM sont rédhibitoires à la consommation de musique. Les fichiers de eMusic sont d’ailleurs proposés au format MP3 sans protection, ce qui permet de les lire sur tous les baladeurs du marché y compris l’iPod.

Une initiative que les plates-formes françaises FnacMusic et VirginMega ont rejoint récemment en proposant chacune des catalogues de fichiers MP3, essentiellement issus des labels indépendants. Jusqu’à 200 000 titres peuvent ainsi être téléchargés et exploitables librement, dans le respect des droits d’utilisation, naturellement. En parallèle, un regroupement des organisations de consommateurs européennes, auquel participe l’UFC-Que choisir, a demandé à Apple de proposer un DRM standard avant septembre 2007 afin d’assurer l’interopérabilité des fichiers musicaux avec les différents baladeurs numériques du marché. Après tout, un DRM standard compatible avec l’ensemble des plates-formes pourrait mettre tout le monde d’accord. Sauf Apple qui risquerait de perdre sa domination du marché de la musique en ligne.