MVNO: le collectif Libre Choix dénonce « l’attitude prédatrice de l’oligopole »

Mobilité

Des prestataires alternatifs de tous bords veulent sensibiliser l’opinion publique. Dans les télécoms, Tele2 Mobile prend la parole, Orange réagit.

Dans la catégorie « lobby » dans le secteur de la téléphonie mobile, on connaissait déjà Alternative Mobile, une association d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO) opérant sur le marché français. Il faudra désormais compter avec le collectif Libre Choix.

Lancé en mai 2008, ce comité multi-sectoriel – télécoms, distribution, énergie (voir les membres dans l’encadré en bas de la page) – a vocation à « tout mettre en oeuvre pour alerter l’opinion et les pouvoirs publics sur les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien sur leur marché respectif ».

Dans le domaine de la téléphonie mobile, il suffit de reprendre le cas des opérateurs mobiles virtuels. L’analyse de déséquilibre concurrentielle face aux opérateurs de réseaux physiques (Orange, SFR, Bouygues Telecom) a été soulignée par le Conseil de la concurrence. Dans un rapport réalisé sur commande du gouvernement, cette autorité administrative, qui veille au fonctionnement d’une concurrence économique saine, a dénoncé le verrouillage du marché, les freins à l’essor des opérateurs mobiles virtuels et proposer des pistes pour sortir de l’immobilité.

« Il y a plusieurs points sur lesquels nous souhaitons travailler, à commencer par les clauses de préemption des contrats MVNO que nous jugeons anti-concurentielles et nous empêche d’investir », déclare Grégory Gosset, directeur général de Télé2 Mobile et membre du collectif, que Vnunet.fr a contacté vendredi après-midi. « Puis, sur un plan technique, nous voulons un accès à différents points du réseau hôte afin de lancer de nouveaux services permettant de développer notre business model dans des conditions saines. »

Des « profits de la bande des trois aux dépens du pouvoir d’achat »

Dans son communiqué publié sur son site Internet (3), Libre Choix dénonce donc une « attitude prédatrice de l’oligopole vis-à-vis des MVNO ». « Les chiffres, publiés au début de ce mois par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes portant sur le troisième trimestre 2008 (4), prouvent une nouvelle fois le renforcement de la dominance des trois acteurs qui tiennent le marché », peut-on lire.

« Avec l’un des revenus moyens par abonné les plus élevés au monde, nos trois opérateurs historiques sont également en bonne santé financière. Ce constat pourrait être plaisant sauf que les profits records engrangés par la bande des trois se font aux dépens du pouvoir d’achat des consommateurs français et privent les plus pauvres d’une commodité devenue indispensable », dénonce le collectif Libre Choix.

Contacté vendredi après-midi par Vnunet.fr, France Telecom/Orange, qui héberge Télé2 Mobile sur son réseau, a accepté de réagir face aux critiques émises par Libre Choix. « Nous sommes en constante discussion avec les MVNO que nous hébergeons pour leur permettre d’évoluer et les chiffres du marché mobile global publiés par l’Arcep pour le troisième trimestre 2008 démontrent qu’avec 145 000 ventes environ, ces opérateurs ont contribué à la croisance du marché mobile global », rétorque un porte-parole de l’opérateur historique.

Qui a adhéré à Libre Choix ?
Dans le collectif Libre Choix; on retrouve une série de prestataires venus de divers horizons : Adrexo (distributeur d’imprimés, concurrent de La Poste), Poweo, Altergaz et Gaz de Paris (fournisseur d’énergie, concurrents de Gaz de France), Ipnotic Télécom et Télé 2 Mobile (télécoms, concurrents de France Télécom/Orange).