Napster achève sa symphonie en Rhapsody majeur

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Propriété de Rhapsody, la marque Napster disparaît. A la fin des années 90, ce service P2P de partage de fichiers était populaire mais il a subi les foudres des majors en raison du piratage. Malgré des essais pour relancer la « machine Napster », l’aura s’est estompé.

Le clairon a sonné pour Napster, dont la seule appellation subsistait, comme le symbole d’une extinction à petit feu, après son rachat par Rhapsody.

La fusion définitivement entérinée ce mardi, la marque disparaît. Et avec elle, un concept que les pionniers de l’Internet ont vu émerger en 1999, de l’oeuvre d’un certain Shawn Fanning, vite éclipsé par son collaborateur Sean Parker.

Ce dernier a grandement contribué à la démocratisation du peer to peer. A la baguette, Naspter et son principe d’échanges communautaires de musique numérique, entre pairs, sans nécessité d’un serveur central.

Son exercice en toute illégalité lui a valu la réputation d’instigateur d’une nouvelle ère, celle du piratage, un tournant que les maisons d’édition étaient loin d’entrevoir à l’aube du vingt-et-unième siècle, alors que l’aura du CD 2 titres commençait à peine à s’estomper.

Mais le courroux consécutif des ayants droit, emmenés par le rappeur Dr. Dre, a contribué à mettre en lumière la naissance de services analogues (Kazaa en tête) et la vulgarisation de telles pratiques parmi les internautes.

Les plaignants, qui ont porté l’affaire devant la Recording Industry Association of America (RIAA), sont parvenus à faire ordonner la fermeture du site, en 2001, après deux ans d’activité sous l’égide des connexions à bas débit.

A sa réouverture, en 2003, Napster avait troqué le P2P pour une offre de streaming 100% légale.

Son fondateur, parti investir le fauteuil de directeur chez Facebook, avait déjà pris la clé des champs, laissant l’ensemble évoluer au rythme d’une valse des propriétaires.

Dernière sur la liste avant l’ultime transaction conclue ce mardi, la chaîne commerciale Best Buy a elle-même repris le flambeau des mains de Roxio, pour 121 millions de dollars. C’était en 2008.

Au terme de son exercice, Napster comptait 300 000 abonnés, désormais intégrés au portfolio de Rhapsody, qui atteint par la même occasion les 20 millions de titres à son catalogue.

Et jon Irwin, l’un de ses dirigeants,  rappelle que « cet accord va encore développer l’avance de Rhapsody par rapport à la concurrence sur le marché en croissance de la musique à la demande. »

Aucun changement majeur en vue, précise-t-il toutefois.

Le concept prônera en effet la continuité et l’alignement sur la concurrence avec des cotisations mensuelles pour un accès illimité à un répertoire qui comptait auparavant 12 millions de titres, pour près du double après cette opération de rachat.

Pour l’anecdote, la page d’accueil de Napster affiche désormais un message d’adieu accompagné d’une invitation à rejoindre les rands de Rhapsody, pour 9,99 dollars mensuels. La fin d’une histoire de douze ans.

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