Napster en faillite pour mieux renaître

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Près d’un an après la fermeture de son service d’échange, la société Napster vient de se déclarer en faillite. Une transition juridique nécessaire au groupe de médias Bertelsmann, désormais propriétaire de Napster, pour échapper aux poursuites des majors du disque et relancer le service d’échange de fichier musicaux en version payante…

Les dirigeants de Napster ont demandé, lundi 3 juin, la mise en faillite de leur société auprès du tribunal du Delaware. Un dépôt de bilan qui intervient le jour même où devait se dérouler une audience devant un tribunal fédéral suite aux poursuites engagées contre le site d’échange de musique en ligne par les majors du disque (EMI, Sony, Universal Music, Warner Music et BMG). Cette mise en faillite faisait partie des conditions imposées par Bertelsmann pour la reprise totale des actifs de l’entreprise.

En mai dernier, les actionnaires avaient refusé le plan de reprise du groupe de médias allemand provoquant les démissions de son PDG, Konrad Hilbers, et du cofondateur et directeur technique Shawn Fanning notamment (voir édition du 16 mai 2002). Des démissions en chaîne et, surtout, l’abandon du soutien de Bertelsmann, qui avaient finalement fait changer d’avis le conseil d’administration. Le 17 mai, profitant de la situation, Bertelsmann rachetait Napster pour 8 millions de dollars contre 16 proposés initialement. L’acquisition signait en même temps le retour des démissionnaires.

Sauvé par le payant ?

Selon le dossier présenté au tribunal, Napster évalue ses actifs à 7,9 millions de dollars pour plus de 100 millions de dollars de dette au 30 avril 2002. Le rachat de Napster est le seul moyen pour Bertelsmann de récupérer éventuellement les 85 millions de dollars investis. Le groupe de médias européen espère relancer, sous forme payante, le service d’échange qui, fermé depuis juillet 2001, avait réuni jusqu’à 70 millions d’utilisateurs. A l’époque, le service était alors entièrement gratuit et sans publicité contrairement à Kazaa, leader des outils de peer-to-peer, qui base son modèle économique sur la vente de bannières et des partenariats marketing pas toujours transparents (voir édition du 11 avril 2002). Bertelsmann doit encore obtenir l’accord du tribunal avant de relancer le service de sa désormais filiale.