Napster fait un pas en arrière

Mobilité

Sous la pression des universités américaines, la société éditrice du logiciel de partage de fichiers MP3 Napster vient de façonner une nouvelle version de son logiciel. Les recherches de morceaux se font d’abord sur le réseau local avant d’encombrer la liaison Internet.

Sans aucune publicité, Napster connaît un vrai succès populaire et commence à faire des émules (voir plus bas). Sa fonction ? Faciliter l’échange de fichiers musicaux au format MP3 via Internet. Ce logiciel gratuit a tout de suite été adopté par un grand nombre d’internautes adeptes tant du MP3 que de la gratuité. Un grand nombre d’entre eux l’utilisent au sein de leur entreprise ou de leur université. Le succès a été tel dans la population estudiantine que, bien vite, des présidents d’universités se sont alarmés de l’encombrement de la bande passante disponible sur leur réseau et de l’appropriation d’une grande partie de l’espace disque de leurs serveurs pour stocker les morceaux. Montré du doigt par ces hautes instances universitaires et par la RIAA (Recording Industry Association of America), Napster a décidé de faire machine arrière et vient de sortir une nouvelle version de son logiciel.

Désormais, lorsqu’un internaute fera une recherche pour trouver un morceau, Napster épluchera d’abord le réseau local avant de le rechercher sur l’ensemble d’Internet. Si pour un particulier, cette modification ne change rien, pour les collectivités, elle devrait représenter un véritable soulagement… tant du réseau que de l’administrateur. Moins de requêtes déboucheront vers l’extérieur, libérant ainsi de la bande passante pour d’autres utilisateurs. En revanche, pour le stockage, aucune amélioration n’est prévue, les internautes devant toujours conserver leurs morceaux sur leur disque dur.

Si Napster fait marche arrière, d’autres n’hésitent pas à aller plus loin. Comme Wrapster, un logiciel inspiré par Napster, mais orienté non vers l’échange de sons mais vers celui de films. Très difficile à dénicher sur le Net, Wrapster fait néanmoins beaucoup parler de lui, en bien (du coté des internautes) comme en mal (l’industrie audiovisuelle crie à l’incitation au piratage). Autre produit qui a fait grand bruit récemment, Gnutella, le clone de Napster créé par NullSoft. Cette filiale d’AOL a bien retiré son produit de son site mais du fait de son code source ouvert et disponible (voir édition du 17 mars 2000), on peut se procurer de nouvelles versions de Gnutella assez facilement. En effet, ces dernières versions ne semblent pas provenir de Nullsoft, mais bien de programmeurs indépendants enthousiasmés par le concept.

Pour en savoir plus : Napster