Napster, les chiffres de la RIAA et un abonnement en ligne

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Le nouveau PDG de Napster Konrad Hilbers n’a pas réussi à donner de nouvelles précises sur le service d’échange lors de sa première apparition en public. Face à lui, Peter Gabriel lance un abonnement en ligne donnant accès aux titres de Real World Records, tandis que les ventes de musique sur support physique baissent aux Etats-Unis.

Difficile de savoir où en est Napster. Associated Press rapporte que lors de sa première apparition en public, mardi 21 août, le nouveau PDG de Napster Konrad Hilbers s’est borné à promettre que le service d’échange de musique en ligne lancerait les abonnements « plus tard cette année ». Il n’a pas donné plus de précisions sur la date, ni sur le montant de l’abonnement mensuel. Dans une interview publiée par l’hebdomadaire allemand Stern début août, il le situait à « environ 5 dollars » (environ 5,6 euros) (voir édition du 9 août 2001). Le remplaçant de Hank Barry a insisté sur les échanges qui resteront possibles pour les morceaux libres de droits. « Je crois beaucoup en ce que Napster permet, le partage de musique entre amis et particuliers, quand on parle de mettre à disposition des choses comme mes enfants chantant des chants de Noël ou un groupe amateur, » a-t-il confié. Bref, on ne sait toujours pas quand seront rétablis les échanges (toujours coupés), combien coûtera l’abonnement et ce à quoi il donnera accès. Dommage.

Peter Gabriel défie les Majors

Au nez et à la barbe de Napster et des Majors, Peter Gabriel vient de lancer un service de musique par abonnement sur Internet. Baptisé « Womad digital channel », il coûte environ 50 francs (7,85 euros) et donne accès à 40 titres par mois. Les morceaux proviennent du label de l’ancien leader de Genesis, Real World Records, et sont commercialisés sous la marque Womad (World of music and dance). Ils peuvent être écoutés en streaming ou téléchargés, mais l’utilisateur ne peut les conserver que sur un seul et même PC, la copie vers une autre machine n’étant possible que vers un lecteur portable. Les morceaux sécurisés ne sont en plus écoutables qu’un mois car ils s’effacent automatiquement ensuite. D’autres labels pourraient s’associer au chanteur, on parle ainsi de Telstar et du label indépendant allemand Edel qui possède déjà un accord avec OD2 (On demand distribution), la société de Peter Gabriel ayant mis en place la technologie employée. Edel a déjà signé avec Napster (voir édition du 3 janvier 2001). Par ailleurs des discussions seraient en cours avec l’Association of independent music (AIM), elle aussi signataire d’un accord avec Napster. « Je suis toujours heureux de voir David venir affronter Goliath », indique Peter Gabriel dans un communiqué, « cela va permettre à beaucoup plus de monde d’avoir accès à de la musique nouvelle. » Souhaitons-le.

Baisse des ventes aux Etats-Unis

Parallèlement, l’industrie de la musique publie les chiffres des ventes aux Etats-Unis pour la première moitié de l’année. La RIAA (Recording industry association of America) réunit les cinq Majors de l’édition musicale : Universal, BMG, Sony, EMI et Warner. Les ventes de musique tous supports physiques confondus ont chuté de 9,4 %, passant de 488,7 millions d’unités pour le premier semestre 2000 à 442,7 pour la première moitié 2001. Quand on considère les chiffres en valeur, la baisse est de 4,4 % (5,9 milliards de dollars contre 6,2). Les ventes d’album sur CD ont diminué de 5,3 % alors que le format prend de plus en plus d’importance, représentant 90 % des ventes par rapport aux autres supports physiques contre 86 % pour la même période l’année dernière. Le nombre de cassettes vendues diminue de 42,9 % tandis que les disques vinyles gagnent 7,4 %. « La loyauté des consommateurs envers le support physique continue de dominer », souligne la présidente de la RIAA Hilary Rosen, alors qu’aucun chiffre n’a été donné pour les téléchargements ou les écoutes en streaming. « Nos compagnies reconnaissent le fait que de plus en plus de consommateurs cherchent à obtenir de la musique en ligne et testent différentes approches, dont des services légaux par abonnement », a-t-elle admis, faisant référence à PressPlay et Musicnet, les services en ligne par abonnement que les Majors doivent lancer à la rentrée. « De nombreux [acteurs] du secteur de la musique sont inquiets de l’utilisation des CD enregistrables qui se poursuit et nous pensons que ce problème mérite une analyse plus poussée », a également indiqué Hilary Rosen. Nous l’attendons.