Napster pose un pied en Europe

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Prenant son principal concurrent de vitesse, l’iTunes Music Store d’Apple, Napster s’introduit en Europe par la porte anglaise. Il y affrontera OD2 qui a déjà revu ses tarifs à la baisse.

Napster, le service de distribution commercial de musique en ligne vient d’ouvrir ses portes virtuelles en Grande-Bretagne mercredi 20 mai 2004. L’île anglaise sert de porte d’entrée sur le continent européen comme l’avait annoncé Roxio, l’éditeur de Napster 2.0 (voir édition du 4 mars 2004). Similaire à la version américaine, le Napster anglais propose 500 000 titres principalement issus des catalogues des 5 majors du disque. Catalogue qui devrait évoluer vers les 700 000 chansons rapidement, selon Chris Gorog, le président de Roxio, l’éditeur de Napster version 2.0 (voir édition du 26 février 2003). Outre le téléchargement à la carte ? à partir de 0,99 livre (1,47 euro) par titre ou 9,95 livres (14,80 euro) par album ?, Napster propose des services de radio, des écoutes illimités en streaming, etc., selon diverses formules d’abonnement. Le service permet également la gravure des fichiers téléchargés en MP3 ou WMA non sécurisés afin de pouvoir les écouter de n’importe quel lecteur de CD audio. L’export vers des baladeurs numériques (une soixantaine, selon Roxio) est également possible à l’exception du très fermé iPod d’Apple.

En posant aujourd’hui un pied sur le sol européen, Napster dame le pion à Apple qui n’a toujours pas annoncé de date officielle pour le lancement de l’iTunes Music Store. Une façon pour Roxio de rattraper le retard pris aux Etats-Unis sur son concurrent puisque Apple avait lancé son service en avril 2003 tandis que Napster, version 2.0, a vu le jour en ligne à l’automne 2003 (voir édition du 2 octobre 2003). De plus, le service de Roxio vient marcher sur les plates-bandes d’OD2 (On Demand Distribution), plate-forme de distribution musicale en ligne, leader du marché européen. A la différence des sites de ventes en ligne, OD2 ne commercialise ses services qu’au travers de partenaires comme Tiscali, Wanadoo ou MSN en France mais aussi au Royaume Uni qui compte également Mycokemusic.com et Virgin Downloads, notamment. OD2 a immédiatement réagi à l’arrivée du nouveau concurrent en baissant ses tarifs de 50 %. Plus exactement, une offre d’accréditation de 20 livres permettra de télécharger pour 40 livres de musique. Ce qui revient à environ 0,50 livre le titre. A l’inverse de son nouveau concurrent ou du récent VirginMega.fr (voir édition du 18 mai 2004), les partenaires d’OD2 n’offrent pas le paiement à la carte mais proposent un système de compte à créditer selon diverses formules (de 1,50 à 40 livres).

L’étau se resserre

Deux modèles de vente de musique en ligne vont donc s’affronter en Europe. OD2, qui ne compte « que » 300 000 titres à son catalogue, avait récemment annoncé avoir franchi le million de chansons achetées sur les trois premier mois de l’année 2004 (voir édition du 5 avril 2004) tandis que Napster revendique plus de 5 millions de ventes depuis son lancement. Et la concurrence va se renforcer avec l’arrivée de Sony (SonnyConnect, voir édition du 19 mars 2004) et de la Fnac, notamment. Un marché d’autant plus convoité que les mesures contre le piratage en ligne se renforcent au fil des mois. En France notamment. Après l’adoption de la loi sur la confiance dans l’économie numérique qui tend à responsabiliser les fournisseurs d’accès (voir édition du 14 mai 2004) et en attendant l’application de la directive sur les droits d’auteur et droits voisins dans la société de l’information (voir édition du 9 mai 2003), la prochaine loi informatique et liberté autorisera les sociétés privées à constituer des fichiers personnels relatifs aux infractions afin de simplifier les éventuelles poursuites judiciaires (voir édition du 14 avril 2004). L’étau se resserre sur les amateurs de réseaux d’échange illégal de fichiers.