Napster, toujours ouvert, joue sa dernière carte

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La juge Patel n’a pas encore rendu l’injonction qui pourrait signifier la fermeture de Napster. Vendredi dernier, elle a convoqué les représentants du système d’échange de fichiers et ceux de l’industrie du disque. Napster demande une liste des chansons à retirer et assure pouvoir le faire dans les trois jours. La RIAA ne semble pas vouloir coopérer. Le glas pourrait bientôt sonner pour Napster.

Ce lundi 5 mars, plus de 8 500 utilisateurs étaient connectés à Napster, partageant plus de 1 600 000 titres. Un trafic normal pour un début de semaine, un peu « boosté » par l’annonce de la fin prochaine du service d’échange de fichiers musicaux devenue incontournable. Mais aucune trace de filtrage, les titres des plus ardents ennemis de Napster s’échangent toujours. Ainsi en recherchant « Metallica », on tombe immédiatement sur des morceaux du groupe qui fait partie des premiers à s’être élevés contre Napster. Pas de filtrage donc, alors que, après vendredi dernier et l’audition par la juge Patel des représentants du système d’échange et de ceux de la RIAA (Recording industry association of America), on pouvait s’attendre à ce que les titres incriminés soient retirés du système. La juge Marilyn Patel rencontrait en effet les protagonistes de l' »affaire Napster » auxquels elle doit rendre son injonction, car la tentative de Napster de remettre en cause la décision de la cour d’appel ne trouve pas d’écho pour l’instant et le milliard qu’il propose laisse froide l’industrie du disque (voir édition du 26 février 2001). Or le 12 février dernier, la cour d’appel confirmait que Napster était bien responsable de violation des copyrights et ordonnait à la magistrate de réécrire son injonction (voir édition du 12 février ).

Bonne affaire pour les clones de Napster

Sur le site de Napster, on apprend que ses responsables ont demandé aux plaignants de leur transmettre une liste des titres qu’ils souhaitent voir disparaître du système d’échange : une liste détaillée comprenant titre, nom de l’artiste, nom des fichiers circulant sur Napster, le tout accompagné d’un document garantissant que ceux qui en demandent le retrait sont bien ceux qui en possèdent les droits. Conscients que les internautes modifient les noms des fichiers, les responsables de Napster notent qu’ils souhaitent la nomination d’un « Special Master » chargé de déterminer de quels titres il s’agit et s’il faut les enlever. Dans tous les cas, ils assurent que le filtrage peut être mis en place dans les trois jours. Face à eux, la RIAA ne semble pas se montrer coopérative et il paraît peu probable que les maisons de disques fournissent la liste des titres de leur catalogue qu’elles souhaitent voir ôtés de Napster. Le glas pourrait bientôt sonner pour Napster, ses utilisateurs l’ont bien compris. Ce n’est certainement pas un hasard si les logiciels de partage de fichiers occupent les premières places parmi les téléchargements du site Download.com. Ainsi en 3ème position des téléchargements de la semaine dernière, on trouve iMesh téléchargé près de 300 000 fois, suivi de BearShare (recherche sur le réseau Gnutella) en quatrième position, lui-même talonné par AudioGalaxy Satellite qui totalise plus de 218 000 téléchargements. En dixième position – devant Napster qui est lui douzième – on retrouve Napigator, un logiciel qui permet de rechercher sur le réseau parallèle des serveurs Napster en open source. La relève semble bien assurée.