Netbook : un outil favorisant l’accès à la connaissance dans les pays pauvres

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Lors du Netbook World Summit, des intervenants de Sugar Labs ou de l’OLPC ont souligné l’impact des ultra-portables dans les écoles du tiers monde.

Citant Abdoulaye Wade, le président du Sénégal très impliqué dans les débats sur la fracture numérique Nord-Sud, Patrick Ferran, représentant de Gdium, a rappelé qu’il y avait en Afrique un milliard d’habitants, mais seulement 15 millions d’ordinateurs.

« Les netbooks qui sont bon marché, robustes et connectés peuvent jouer un rôle très important dans l’éducation », a-t-il estimé.

Sugar Labs : un marché d’un milliard d’enfant et zéro budget

Mais la conférence a surtout été marquée par l’intervention de Walter Bender, chercheur au MIT et directeur général de Sugar Labs, une organisation qui propose gratuitement en licence GPL Sugar. Il s’agit de la plate-forme éducative du XO destinée aux jeunes enfants et tournant sous Linux.

Bras droit de Nicholas Negroponte au sein du projet OLPC, Walter Bender avait démissionné en avril. Le mois suivant, il lançait Sugar Labs « pour donner de l’air à Sugar », avait-il expliqué à l’époque.

Walter Bender, lui, a une ambition folle. « notre marché potentiel, c’est un milliard d’enfants dans le monde  » a-t-il indiqué. Et… pas de moyen ! « Mon budget est de zéro« , a-t-il révélé à Vnunet.fr en marge de son intervention.

Car Sugar Labs fait appel au volontariat pour continuer à travailler sur la plate-forme éducative et à quelques sponsors pour financer les voyages de quelques volontaires afin que ces derniers puissent se rencontrer et échanger.

Malgré cela, plus de 600 000 enfants utilisent déjà Sugar dans un peu plus de trente pays, dont près des deux tiers en Amérique du Sud. A noter que beaucoup de ces enfants ont en fait accès à Sugar sur leur netbook XO de l’OLPC.

L’accès à une pédagogie de la découverte

Mise au point sous l’égide d’un comité pédagogique dont le célèbre mathématicien Seymour Papert a fait partie, Sugar est une plate-forme qui permet aux enfants non seulement de « consommer » des nouvelles technologies (surfer sur le Web, lire, tchater, jouer à des activités multimédias, à des jeux… ), mais aussi d’être acteurs (écrire, réfléchir, dessiner, écrire des programmes multimédias, partager… ).

« Mon objectif est de faire apparaître une génération de penseurs critiques, grâce à la compréhension de la science, explique Walter Bender. « Je veux donner aux enfants l’accès à une pédagogie de la découverte : se poser des questions est un art créatif. »

Bref, Walter Bender croit qu’un notebook équipé de la plate-forme Sugar peut être pour chaque enfant l’occasion d’apprendre à apprendre, et ainsi, de conquérir son autonomie. « Je ne connais pas de meilleur outil pour apprendre que l’ordinateur », a-t-il conclu. Surtout, si c’est un netbook ?