Netflix en France : un coup de fouet pour la SVoD ?

Régulations
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NPA Conseil estime que l’arrivée de Netflix en France a stimulé le marché de la vidéo à la demande par abonnement (SVoD), malgré des obstacles techniques et réglementaires.

Émaillée de concertations avec gouvernement, producteurs, opérateurs télécoms et ayants droit sur des questions de fiscalité ou encore d’investissement dans la création et l’exposition des œuvres audiovisuelles, l’arrivée de Netflix en France a suscité des remous dans l’industrie des médias et des services numériques.

C’est l’un des principaux constats établis par NPA Conseil dans son étude « Horizon 2020 – tendance des médias », dont la synthèse est proposée au format PDF. Le cabinet de consulting estime que la plate-forme américaine a fortement contribué à la croissance du marché français de la vidéo à la demande par abonnement (SVoD, pour « Subscriber Video on Demand »), qui devrait peser 35 millions d’euros sur l’année 2014, contre environ 28 millions en 2013.

Netflix a multiplié les contacts pour préparer son arrivée dans l’Hexagone. Trois des quatre principaux FAI – dans l’ordre, Bouygues Telecom, SFR, puis Orange – ont accepté d’intégrer son service dans leurs box respectives. Dans le même temps, de nombreux concurrents, en tête desquels Vivendi via sa filiale Canal Plus, ont adopté des mesures préventives en ajustant leurs offres.

Cette effervescence a semble-t-il relancé l’intérêt du public pour les offres légales de SVoD… malgré des problématiques d’ordre technique et réglementaire. Dans le premier cas, c’est surtout l’infrastructure réseau qui pose des soucis : les débits limités de certaines lignes ADSL ne permettent pas une expérience optimale, plus encore en qualité HD, en dépit des technologies de compression mises en oeuvre pour optimiser la consommation en bande passante. Du point de vue législatif, la chronologie des médias constitue la principale barrière : à l’heure actuelle, il faut respecter un délai minimum de trois ans entre la sortie d’un film en salles et son exploitation sur d’autres supports de diffusion.

Des obstacles à franchir

Du côté de Netflix, on fait également face à des freins judiciaires. La société américaine dirigée par Reed Hastings a actuellement maille à partir avec la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie). L’association de défense des consommateurs et des usagers dénoncent des CGU « abusives et illicites ».

Pour NPA Conseil, ces obstacles n’empêcheront pas Netflix de s’imposer comme un chef de file pour la SVoD en France. Dans le « pire » des scénarios, le service devrait réunir 1,1 million d’abonnés à l’horizon 2018, sur un marché de la vidéo à la demande par abonnement évalué à 149 million d’euros. Autre éventualité : une « hégémonie Netflix » (2,7 millions d’abonnés) qui pousserait les revenus globaux de la SVoD à 282 millions d’euros… voire à 325 millions si les autres services parviennent à surfer sur la vague.

Dans le cadre de son enquête globale visant à identifier les tendances en matière d’équipements, de réseaux et de services numériques, NPA Conseil perçoit la SVoD comme un relais de croissance à la télévision payante, plus particulièrement pour certaines chaînes thématiques. Le visionnage devrait encore s’effectuer essentiellement sur l’écran TV, qui maintiendra sa position dominante dans les foyers, les terminaux mobiles (smartphones, tablettes) jouant le rôle de « second écran ».

C’est plus généralement l’accès IPTV qui progressera au niveau du hertzien – et dépassera la TNT dès cette année. Il est question de 4 milliards de vues en 2014 pour les vidéos disponibles en replay (+ 35 % sur un an). Il ne faudra pas non plus négliger la VoD avec paiement à l’acte : le marché pourrait peser 200 millions d’euros à l’horizon 2018.

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Crédit photo : Sukharevskyy Dmytro (nevodka) – Shutterstock.com

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