Netscape contre Microsoft : la bataille continue

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Les deux poids lourds du Web reprennent l’affrontement : Netscape 6.1 s’avère lourd mais très fonctionnel et efficace. Dans le même temps, Internet Explorer entre dans une spirale de mise au ban des plug-ins sous Windows. Après l’écartement de Java pour la version 6, c’est au tour de QuickTime de pâtir des pratiques de Redmond. Y aura-t-il contamination sous Mac OS ?

Les deux géants des fureteurs du Web sont-ils devenus fous ? Avec respectivement près de 80 et 10 % de parts de marché, Microsoft et Netscape se permettent des fantaisies qui pourraient leur valoir cher? Netscape, après avoir raté l’introduction d’une version 6 de son navigateur, à l’intérêt tout juste cosmétique mais intrinsèquement pataud, revient à la charge avec un correctif. Son logiciel s’avère très rapide à l’affichage. Dans bon nombre de cas sur Mac, Internet Explorer est à la traîne sur le premier accès. En revanche, la différence s’estompe lors du rechargement des pages. L’ouverture de multiples fenêtres ne paraît pas entraîner de ralentissement notable à l’inverse de ce que nous avons pu constater sur la version pour Windows (voir édition du 9 août 2001). Les fonctionnalités ajoutées au logiciel de Netscape sont véritablement de bonnes aides bien pensées. L’historique des sites, par exemple, qui range toutes les pages vues sur un site dans un même dossier, est véritablement une aide précieuse et fait beaucoup moins fouillis que sur le logiciel concurrent sur Mac. La fonction perd toutefois l’aspect chronologique.

Netscape 6.1 n’a rien à envier à Internet Explorer également en ce qui concerne les sites favoris : le logiciel importe même l’ensemble des signets que vous avez consignés dans le logiciel concurrent. L’ensemble s’avère relativement stable à l’usage, sous Mac OS 9. Impossible de demander la même stabilité à la version de démonstration sous Mac OS X pour l’instant, il s’agit bien encore d’une bêta. Reste que ce logiciel, qui était encore leader du marché il y a quelques années, a bien pris du poids : presque trois fois celui de Microsoft ! Sur un Mac équipé de 128 Mo, il accapare 37 Mo contre 13 pour Internet Explorer ! De quoi décourager les utilisateurs qui n’auraient pas profité de la baisse des prix de la mémoire vive…

Microsoft chasse QuickTime de Windows

Mais Microsoft aussi semble s’orienter vers des bourdes majeures : la guerre des formats sans doute. La firme est tellement prise dans sa bataille autour de .Net qu’elle semble vouloir achever ses concurrents en coupant les ressources disponibles pour leurs technologies. Après avoir décidé de couper les ailes à Java au profit de sa technologie maison ActiveX (voir édition du 14 août 2001), la firme de Redmond vient de mettre en ligne une mise à jour d’IE 5.5 qui désactive le fonctionnement du plug-in QuickTime… sous Windows. Impossible de voir les vidéos : « J’ai rencontré le problème quand j’ai voulu voir les bandes-annonces [sur le site d’Apple]« , a indiqué un utilisateur de Windows de Stockholm à News.com. Une firme de création s’interroge : « On nous laisse nous demander ce que nous devons faire. En tant que société de création, nous montrons tout notre travail grâce à QuickTime sur le Web. Si nos clients font la mise à jour, ils ne verront plus notre travail. » Le secteur des arts graphiques reste fortement attaché à QuickTime qui est toujours considéré comme le logiciel de référence pour cette industrie. Apple a annoncé qu’elle réaliserait le correctif nécessaire dans la semaine pour ce problème qui n’affecte toutefois que les utilisateurs de PC, mais dont il est permis de se demander si la firme n’appliquera pas les mêmes méthodes pour Mac !

Les deux « monstres du Web » semblent inconscients du danger de ne pas optimiser leurs logiciels : sur la plate-forme Mac, de nombreuses petites sociétés vont tenter de profiter du passage à Mac OS X pour montrer leur savoir-faire. C’est déjà le cas de l’Omnigroup ou d’Opera dont des versions très réussies des navigateurs sont déjà proposées, même si elles doivent encore progresser pour atteindre le degré de fonctions proposées sur les applications des deux multinationales en tête du marché.