Nicolas Sarkozy s’oppose aux ambitions de Google Books

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Nicolas Sarkozy veut contrer les projets de Google Books. Le Président de la République a affirmé que la France ne veut pas se faire « déposséder » de son patrimoine culturel au profit du service de numérisation américain.

Les velléités de Google Books agaçaient déjà Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture et de la Communication, qui voit en ce service une « menace pour la diversité culturelle », c’est au tour de Nicolas Sarkozy de faire part de ses réticences concernant les ambitions du service de numérisation américain.

Lors d’une table ronde organisée à Geispolsheim, dans le Bas-Rhin, le Président de la République a déclaré qu’il « n’est pas question de nous laisser déposséder de notre patrimoine au bénéfice d’un grand opérateur aussi sympathique soit-il, aussi important soit-il, aussi américain soit-il », rapporter Reuters. Si Google n’est pas explicitement cité, le géant de l’Internet est pourtant bien visé par les déclarations de Nicolas Sarkozy.

« Il n’est pas question que ce que des générations et des générations ont produit en langue française nous nous en laissions déposséder simplement parce qu’on ne serait pas capable de mobiliser l’argent nécessaire pour faire nous-mêmes un travail de numérisation », a-t-il ajouté.

En déplacement ces jours-ci en France, Marissa Mayer, vice-présidente Search Product & Unser Experience pour Google, a affirmé à TF1 News que Google Books demeure encore « un service […] très mal compris » dont le but est sans aucun doute « la conservation du patrimoine ».

« Chaque jour, la dernière version d’un livre peut disparaitre dans un incendie, une inondation ou finir simplement à la poubelle. Google Books est donc un énorme avantage pour la conservation de la culture. L’objectif est simplement de préserver la littérature et de permettre aux gens d’y avoir accès. En travaillant avec les bibliothèques, nous nous sommes rendu compte que certains ouvrages sont déjà trop dégradés pour être digitalisés« , a-t-elle ajouté.

De son côté, mardi 8 décembre, Frédéric Mitterrand a reçu le vice-président de Google, David Drummond, pour lui fait part « de la préoccupation de la France devant les projets de l’entreprise américaine en matière de numérisation de livres », en soulignant que la numérisation d’ouvrages imprimés soulevait le problème de la numérisation de livres sous droits.

Pour trouver des solutions viables à ces polémiques portant sur la numérisation du patrimoine culturel français et les ambitions de Google Book, François Fillon a confié il y a quelques jours à Christine Albanel, ancienne ministre de la Culture, la direction d’une mission d’information sur l’industrie du livre à l’ère du numérique.

Rappelons qu’en France, Google Books affronte toujours en justice les éditions de La Martinière, le Syndicat National de l’Edition et l’organisation représentant les auteurs (SGDL) qui poursuivent le service de numérisation pour contrefaçon.

Et aux Etats-Unis, pour satisfaire aux exigences de la justice américaine, Google a récemment légèrement modifié l’accord conclu entre Google Books, les éditeurs et les auteurs américains en 2008.

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