Noms de domaine : ces coups d’éclat qui surviennent sur le second marché

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« Toys.com », « candy.com », « fly.com »… Dans le cycle de revente de noms de domaine à valeur ajoutée, les prix sont parfois vertigineux. En France, ce serait le cas de « be.com » acquis par le groupe Lagardère. Enquête.

Quid des noms francophones ?

Si les noms courts à consonance anglo-saxonne se monnayent à prix d’or, les noms francophones atteignent parfois des sommets.

La vente du domaine « Credit.fr » et du site associé qui se sont vendus pour 587 500 euros a ainsi fait tomber deux records : « Celui de la plus grosse vente – publique – pour un nom de domaine en .fr (palme jusqu’alors détenue par auto.fr et ses 100 000 euros) et celui du montant le plus élevé jamais payé pour un nom de domaine francophone (titre honorifique jusqu’alors détenu par masculin.com et ses 150 000 euros) » , indique Rémy Sahuc.

Avant d’ajouter que « la valeur d’un nom de domaine est avant tout la valeur que lui donne un acheteur ».

Fort heureusement, des règles très précises permettent d’estimer le potentiel et la valeur du nom (extension, linguistique, trafic entrant éventuel, longueur…).

« La valeur et le risque sont différents selon l’utilisation du nom dans le cadre d’un projet générateur de valeur ou s’il s’agit d’une simple action spéculative avec l’objectif d’une revente ultérieure avec espoir d’en tirer une plus-value », analyse Rémy Sahuc.

Mais ce marché ne tient pas à s’exposer forcément.

Des dérives ont fait réagir les organismes de nommage comme l’AFNIC qui s’était notamment mobilisée sur le sujet en 2007 craignant que la dimension spéculative n’entraine des dommages pour certaines organisations ou institutions…

Noms de domaine : qui sont les acteurs du second marché ?
Il existe plusieurs méthodes pour acquérir ou vendre des adresses internet. La première possibilité est de passer par des plates-formes d’enchères, des « eBay du nom de domaine » tel que Sedo (filiale du groupe allemand United Internet, ndlr) ou l’américain « Afternic.com ». En France, CapNom (racheté par l’hébergeur lyonnais Netissime) tente de se faire une place tout comme NameDrive qui a ouvert une version française de son service. Seconde possibilité : passer par des sociétés qui gèrent le premier (l’enregistrement) et le second marché tel que le registrar américain GoDaddy. Troisième méthode de vente : s’offrir les services de courtiers qui ont atteint une certaine notoriété en aidant les vendeurs à céder leur nom au meilleur prix et les acheteurs à négocier les prix. Rick Latona est l’un des plus célèbres. C’est notamment lui qui a supervisé la vente de « webcam.com » pour plus d’1 million de dollars (730 000 euros) en juin 2009. A noter que des courtiers se sont spécialisés dans les enchères ; en clair, ils vont chercher des inventaires de noms auprès de vendeurs pour organiser des enchères dans les règles de l’art pour vendre ces noms au plus offrant. Sans oublier les ventes privées sans intermédiaires dont il est difficile d’estimer l’impact économique exact…

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