Noos vient concurrencer France Télécom sur la téléphonie

Mobilité

Promise depuis de nombreux mois, l’offre de téléphonie débarque sur le réseau câblé de Noos à Paris.

Noos lance aujourd’hui, mercredi 18 mai, l’ultime service qui va permettre à ses abonnés de s’affranchir définitivement de France Télécom : la téléphonie. Ce service, désormais indispensable à tout opérateur digne de ce nom, faisait partie des projets annoncés lors la fusion de Noos avec UPC (voir édition du 4 octobre 2004). Un service irréalisable jusqu’alors pour des raisons techniques principalement. Un problème résolu depuis que Noos s’appuie désormais sur l’offre technologique de son propriétaire, le groupe UnitedGlobalCom qui revendique 845 000 abonnés au téléphone fixe dans le monde, dont 70 000 en France via le réseau UPC en province.

Le nouvel ensemble Noos-UPC a fait le choix de décliner son offre de téléphonie selon deux formules : Basic et Premium. Pour 7 euros par mois, Basic permet de téléphoner à des tarifs plus intéressants, au premier abord, que ceux de France Télécom. Les appels locaux, régionaux et nationaux sont facturés de 1,5 à 4 centimes d’euro la minute avec des coûts de connexion de 7,5 et 10 centimes. Les appels vers les mobiles sont, eux, proposés à 12 centimes après 20 centimes de coût de connexion. Quant aux appels internationaux, ils varient selon la destination. Noos assortit sa formule de trois forfaits de communication de 2, 5 heures et illimité soir et week-end pour respectivement 4,99, 12 et 10 euros par mois.

L’essentiel des économies se fera donc sur l’abonnement en lui-même, proposé à moitié prix par rapport à celui de France Télécom, plus que sur les communications. Les gros consommateurs se tourneront plutôt vers la formule Premium qui propose les communications illimitées en local et national pour 20 euros par mois là ou l’opérateur historique facture 33 euros (25 euros pendant 3 mois jusqu’au 31 juillet) en plus de l’abonnement de 13,99 euros par mois : soit près de 47 euros au total. Les tarifs des appels vers les mobiles et l’international sont les mêmes que ceux de la formule Basic. Les deux offres sont accompagnées d’une douzaine de services (renvoi d’appel, conférence à 3, etc.) proposés gratuitement pour la grande majorité d’entre eux. Enfin, l’offre Noos Tel est indépendante de tout autre forfait de l’opérateur. Lequel propose cependant des packs qui combinent téléphonie et Internet (1 mégabit par seconde), téléphonie et télévision ou les trois à la fois pour des tarifs compris entre 29,90 et 49,90 euros.

Une ouverture partielle

Actuellement, Noos Tel est uniquement disponible sur 650 000 des 2,3 millions de prises câble installés sur Paris et la région parisienne. A la fin de l’année, 70 % des lignes devrait être couvertes et l’intégralité ne sera atteinte qu’en 2006. Un déploiement en douceur qui s’explique par la recherche de garantie qualitative du service. « Nous avons mis la priorité sur la qualité [de la voix, NDLR] et ouvrons une nouvelle zone quand on est certain de l’avoir atteinte », explique-t-on chez Noos. L’opérateur met d’ailleurs à disposition le site Jeveuxmonnoostel.com pour vérifier son éligibilité. Noos Tel fonctionne à partir d’un modem-câble voix et Internet fourni gracieusement dans le cadre de l’abonnement. Lequel engage le client pour un an assorti de 29,90 euros de frais d’ouverture de ligne. Le portage du numéro France Télécom est proposé pour 25 euros.

Si l’offre devrait intéresser les actuels clients de Noos désireux de rompre les liens avec France Télécom, le câblo-opérateur ne semble pas en mesure de concurrencer les opérateurs ADSL, Free et Neuf Télécom en premier lieu qui, pour une trentaine d’euros, proposent des offres triple play en très haut débit (jusqu’à 8 mégabits chez Neuf et 20 mégabits chez Free en ADSL 2+). L’équivalent chez Noos démarre à près de 50 euros jusqu’à 100 euros selon les débits et le nombre de chaînes exigés. Il est vrai que, de par son historique, le bouquet télévisuel se veut un peu plus riche chez Noos.