Nouvo.com ferme définitivement ses portes

Mobilité

Faute de nouveaux investisseurs, Nouvo.com a fermé ses portes aujourd’hui. La chaîne était en redressement judiciaire depuis le 13 mars. Après moins d’un an d’émissions, l’un des précurseurs du divertissement audiovisuel en ligne disparaît, remettant en cause le modèle économique de ce type de sites. Pourtant, la télé payante fait son chemin sur le Web.

« C’était de la télé, c’était sur le Web, c’était Nouvo.com. » Ces quelques mots animés sur fond musical sont tout ce qu’il reste de la Web télé Nouvo.com qui a cessé ses activités lundi 9 avril, faute de repreneur. Lancée le 1er mai 2000, la chaîne de programmes audiovisuels de divertissement en ligne était en redressement judiciaire depuis le 13 mars. Ses dirigeants avaient jusqu’à la fin du mois pour trouver 15 millions de francs, un budget correspondant à un an d’activités environ.

Comme nous l’expliquait Eric Clin, le président de Nouvo.com (voir édition du 15 mars 2001), le deuxième tour de table prévu en février s’est soldé par un échec. Les investisseurs de la première heure, le groupe de presse Emap et des business angels, ne souhaitaient pas poursuivre l’expérience. Et aucun autre repreneur ne s’est manifesté. D’autre part, l’arrivée du haut débit en France s’effectue de manière beaucoup plus lente que ne l’espérait Nouvo.com qui avait basé son succès sur cette technologie. A terme, Nouvo.com visait le modèle payant, sous forme d’abonnements et en partenariat essentiellement, qui aurait assuré la majorité du chiffre d’affaires avec la vente de contenus et la publicité. Modèle qu’Eric Clin et son équipe (18 personnes et une vingtaine de pigistes) n’ont pas eu le temps de mettre en place.

Le modèle économique n’est pas remis en question

La fermeture de cette chaîne du Web ne remet pas en cause, pour le moment, l’avenir des autres Web télés françaises, selon les propos des directeurs de Web chaînes interrogés par CanalZapNews. Malgré l’optimisme de chacun, le précurseur Canalweb parle de passer à un mode d’abonnement gratuit avec quelques programmes payants. La chaîne de divertissement Clicvision, menacée elle aussi de redressement judiciaire, a franchi le pas et fait payer, à la consommation, quelques programmes dont les chaînes pornographiques, le casino ou Miss Trash. Bref, le modèle économique payant semble se dessiner sur le Web pour les programmes audiovisuels. La stratégie de Nouvo.com semblait donc être la bonne mais le temps – et l’argent – auront manqué.

Pour en savoir plus :Le site (ou ce qu’il en reste) de Nouvo.com