NSI ferait du ‘recel’ de noms de domaine

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D’après quelques uns de ses principaux concurrents, NSI, le plus grand enregistreur de noms de domaine du monde, ne rendrait pas disponibles à l’enregistrement des noms de domaine dont le bail a pourtant expiré. Avec le but de les vendre aux enchères.

Le plus gros enregistreur de noms de domaine, Network Solutions (NSI), se fait sonner les cloches par les autres registrars qui lui reprochent de conserver pour lui plus d’un million de noms de domaine dont le bail a expiré. NSI a longtemps détenu un monopole sur l’enregistrement des noms de domaine principaux .com, .net et .org. Le principe général d’enregistrement consiste à payer d’avance une certaine somme, 70 dollars (environ 500 francs) dans le cas de NSI, pour le droit d’utilisation d’un nom de domaine pendant deux ans. Au delà de ce délai, il faut renouveler son paiement. Et, bien évidemment, certains propriétaires de noms oublient ou n’ont tout simplement plus besoin de leur nom de domaine.

Quelques uns des registrars concurrents ont donc affirmé à nos confrères de uk.internet.com, site apparenté à VNUnet.com, que NSI refusait de remettre ces noms de domaines au bail expiré dans le pot commun, afin qu’ils soient proposés de nouveau à l’enregistrement. Le deuxième plus grand enregistreur de noms, Register.com, avance même que NSI conserve sous sa coupe 300 000 noms de domaines fraîchement expirés tous les mois.

Selon Sarah Mornell, Vice-président senior de Register.com, NSI agit ainsi pour vendre ensuite ces noms de domaines aux enchères, ce qui est « complètement et absolument illégal. Il s’agit d’un abus de leur ancien pouvoir de monopole », a-t-elle même insisté.

Un porte-parole de l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), a indiqué que la haute autorité qu’il représente ne savait pas encore quelle sanction choisir contre NSI, ni même si une sanction était nécessaire. « Il est possible que quelques unes des caractéristiques de la vente aux enchères proposée ne respectent pas les règles de nos accords », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas encore pris la décision d’interdire ce type de vente à NSI ».

La procédure normale implique de NSI efface de ses bases de données les noms de domaines au bail expiré. Ses concurrents se plaignent pourtant que cela n’est pas fait depuis le mois de mai dernier. En réalité, tous ont très mal pris l’annonce faite ce même mois par NSI de procéder à des ventes aux enchères. Trois noms de domaine parmi les plus recherché, paraît-il, sont libres depuis plusieurs mois et pourtant toujours indisponibles à l’enregistrement : fineline.com, masscommunication.com et centralcontrol.com.

De son côté, Doug Wolford, le directeur général de NSI, rétorque : « Beaucoup de clients cherchent à échanger ou à vendre leurs noms de domaine. La difficulté consiste à faire suffisamment de publicité autour de leur offre pour la transaction se fasse. Une liste publiée sur notre site est un autre avantage important que nous pouvons proposer ».

La vente aux enchères de noms de domaine existe déjà depuis longtemps sur le Net. Des sites comme Afternic ou GreatDomains, s’en sont fait une spécialité. C’est d’ailleurs par l’intermédiaire du premier qu’avait été vendu Business.com, pour la modique somme de 7,5 millions de dollars (voir édition du 1er décembre 1999). Mais, à l’époque, le nom avait été cédé par un véritable propriétaire et nom un registrar.

Pour en savoir plus :

* Network solutions

* Afternic

* GreatDomains