Numérisation du patrimoine : l’Europe pourrait favoriser les partenariats public-privé

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Dans son rapport, le Comité des Sages incite l’UE à faire appel à des partenariats public-privé diversifiés afin de mener à bien la numérisation du patrimoine culturel européen.

Si, dans le cadre du Grand Emprunt, le gouvernement a récemment décidé d’allouer 750 millions d’euros à la numérisation des contenus culturels, scientifiques et éducatifs (bibliothèques, œuvres des musées, films, archives de l’Institut National de l’Audiovisuel…), la question de cette numérisation du patrimoine se pose également au niveau européen.

Selon un rapport du Comité des Sages, composé de Maurice Lévy, P-DG de Publicis, Élisabeth Niggemann, directrice de la bibliothèque nationale allemande (DNB –Deutschen Nationalbibliothek) et de Jacques de Decker (écrivain belge), il sera nécessaire de faire appel à des partenariats public-privé afin de mener à bien la numérisation du patrimoine culturel européen.

Un  chiffre donne le tournis : « près de 100 milliards d’euros seront nécessaires pour rendre la totalité de notre patrimoine disponible en ligne », note le rapport.

D’où l’intérêt de se tourner vers des entreprises. Mais cet appel à des acteurs privés devra être aussi diversifié que possible, a estimé le Comité des Sages, pour éviter d’avoir recours au seul savoir-faire de Google Books, spécialisé dans la numérisation de livres, mais dont les méthodes ont été décriées par certains éditeurs français, et même par Nicolas Sarkozy et Frédéric Mitterrand, le ministre de la Culture.

Toutefois, même s’il s’agit de rendre rapidement accessible à tous le patrimoine culturel européen, ces partenariats public-privé, basés sur l’échange, devront respecter un certain nombre de règles.

« Ces accords doivent être transparents, non exclusifs et équitables pour tous les partenaires, et ils doivent permettre à tous un accès transfrontalier au matériel numérisé« , a expliqué Maurice Lévy, rapporte Le Parisien. Ainsi, par exemple, le partenaire privé ne pourrait pas utiliser exclusivement le « matériel numérisé » au-delà de sept ans.

La numérisation de ce patrimoine culturel devrait aussi être l’occasion d’enrichir grandement Europeana, la bibliothèque numérique européenne, inaugurée en novembre 2008. Elle rassemble aujourd’hui les fichiers numérisés de 15 millions de livres, films, photos, cartes ou œuvres picturales.

Le Comité des Sages préconise ainsi de délivrer de manière systématique à Europeana  une copie de tous les prochains contenus numérisés par une institution publique ou une entreprise privée.

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