Octave Klaba : OVH cherche des partenaires SSII en Europe

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OVH Summit Paris : le dirigeant du groupe de services IT (hébergement, cloud, télécoms…) fait le tour des forces de son groupe, de son business et de son potentiel.

OVH organise aujourd’hui son premier grand forum aux portes de Paris. Une manière d’évaluer son influence avec l’écosystème de partenaires et ses clients et de présenter son offre large de solutions IT.

Alexandre Morel, Vice-Président marketing d’OVH, résume bien la perception : « Ceux qui considèrent qu’OVH, c’est juste de l’hébergement Web, vous avez bien fait de venir. »

Même si l’organisation est fondée sur le noyau d’une PME familiale (propriété de la famille Klaba) depuis sa création en 1999, elle se présente désormais comme un grand fournisseur de services Internet (16 filiales à l’international dont une pour couvrir le marché nord-américain).

Et elle revendique un bataillon de 700 000 clients. Si vous connaissez un autre acteur de l’IT « franco-français » capable de réunir plus d’un millier de personnes aux Docks de Paris pour un premier forum, n’hésitez pas à nous faire signe…

Certes, la force d’OVH demeure l’hébergement : « numéro 1 en France, numéro 3 en Europe », revendique son principal dirigeant Octave Klaba.

L’infrastructure IT est impressionnante : 150 000 serveurs, 12 data centers dont 11 en Europe et 5 à Roubaix.

« Et cela va continuer mais il faut continuer les travaux avec EDF et ramener 20 mégawatts supplémentaires », explique Octave Klaba. « Si on construit un nouveau data center, c’est pour installer 300 000 à 500 000 serveurs afin d’amortir l’investissement. »

Parallèlement, les services Web et télécoms ont été diversifiés : téléphonie, accès xDSL, offres cloud, CDN…

En tout, c’est une quarantaine de lignes de produits ancrés dans quatre univers : Web, infrastructure dédiée, public cloud et télécoms. OVH a développé de multiples compétences (VoIP, VDSL, messagerie Microsoft Exchange pour les PME…) avec l’aide de ses partenaires technologiques, essentiellement américains (Vmware, Microsoft, Cisco et Intel).

Paradoxal pour un groupe qui montre une certaine paranoïa assumée vis-à-vis du scandale Prism et des risques inhérents à la confidentialité des échanges ?

Côté business, tout va bien. OVH affiche un chiffre d’affaires de 200 millions de chiffre d’affaires avec une croissance qui se situe dans une fourchette 35 – 45 % en fonction des années.

Il revendique désormais un effectif global de presque 700 collaborateurs (la barre des 1000 sera atteinte d’ici deux ou trois ans). Et ses capacités d’investissement s’élèvent à 200 millions d’euro sur deux ans (en comptant sur un prêt syndiqué consenti à OVH par un pool de banques).

Entre 2012 et 2013, la grande offensive a porté sur le marché de l’Amérique du Nord avec l’ouverture d’un data center à Beauharnois, près de Montréal au Canada.

« Nous ne sommes pas allés directement aux Etats-Unis. On se pose encore la question. Cela dépend de nos clients », commente Octave Klaba, fondateur et directeur général d’OVH.

Le projet de construction d’un data center en Allemagne courant 2014 est un projet plus probable pour répondre à la demande de clients souhaitant respecter le cadre législatif de ce pays.

Avec sa nouvelle offre de serveur dédié low cost Kimsufi lancée en juillet, OVH reconnaît qu’il a été débordé par un « succès commercial totalement inattendu » : 20 000 commandes enregistrées en 5 semaines (« sur l’ensemble de l’année 2012, on en avait écoulé un volume de 30 000 »).

Mais, après ce coup marketing du serveur dédié « à partir de 2,99 euros HT par mois » et après avoir remis à plat le modèle économique, Kimsufi va se recentrer sur une cible étudiante pour qu’ils apprennent « à mieux connaître Internet ».

Dans l’ADN d’OVH, Octave Klaba le reconnaît : OVH, c’est d’abord une tribu de geeks qui pousse l’innovation dans les produits.

Au point de maîtriser sa propre chaîne de production de serveurs et même de créer une extension .OVH (attendue l’an prochain) dans la libéralisation globale des noms de domaine.

Mais, pour gagner en efficacité dans le « time to market » des produits, il faut mettre en place « une chaîne de développement pour industrialiser la R&D ».

« Notre indépendance permet de prendre des risques dans des nouvelles activités comme la téléphonie et l’ADSL (une activité rentable depuis le mois passé). Idem pour le VDSL. Cette techno permet d’attendre le déploiement de la fibre », poursuit-il.

Alors, au-delà des bassins de clients traditionnels d’OVH (start-up, TPE, PME mais aussi le grand public avec le service de stockage cloud Hubic qui recense 200 000 utilisateurs), OVH cherche encore à monter en gamme.

« En Europe, nous cherchons des partenaires de taille comme des grosses SSII pas forcément franco-françaises qui voudraient s’appuyer sur nos infrastructures », explique Octave Klaba.

« On a les reins solides mais cela représente un choc de culture entre nous les geeks et les SSII traditionnels. On continue à mettre l’accent sur le démarrage de ces partenariats, tout en poursuivant notre passion. »

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Quiz : Que savez-vous de l’hébergement web ?

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Credit photo : NetMediaEurope : Octave Klaba à la guitare (Deep Purple ?)

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