Odebi relance sa lutte contre la loi sur l’économie numérique

Mobilité

L’association Odebi profite d’une émission de M6 sur le piratage de la musique en ligne pour rappeler les dérives potentielles induites par la loi sur l’économie numérique de Nicole Fontaine.

Profitant de l’émission Capital (M6) qui consacrait un sujet au piratage de la musique en ligne, la ligue Odebi repart en croisade contre la loi sur l’économie numérique (LEN) qui doit être présentée en deuxième lecture à l’Assemblée dans la première quinzaine de décembre. Selon Odebi, Nicole Fontaine, la ministre déléguée à l’Industrie, serait au service des majors du disque en France. « Afin de tenter de lutter contre le piratage, les majors ont obtenu du gouvernement français – plus précisément de Bercy – un projet de loi liberticide indigne d’un pays occidental », écrivent les représentant d’Odebi dans un communiqué.

Odebi va même plus loin et n’hésite pas à comparer les conséquences de la LEN, si elle est appliquée, avec la censure pratiquée par certains régimes totalitaires. « Les majors ne se préoccupent que de leurs intérêts et sont prêts, pour les défendre, à sacrifier la liberté d’expression sur Internet, à imposer aux intermédiaires techniques de jouer le rôle de juges-censeurs privés de proximité […] et même à demander le filtrage du Net français aux frontières, comme cela se fait dans des pays comme la Chine populaire. » La peur du boycott

Nous n’en sommes pas encore là. D’autant que, selon Odebi, Bercy étudierait les conséquences éventuelles d’une telle loi sur l’économie globale. Le ministère des Finances craint en effet que, en cas de contrôle du Web français à des fins de surveillance des Internautes, ces derniers ne boycottent les productions des maisons de disques. Une vision partagée par Odebi et qui semble se développer aux Etats-Unis avec les mises en demeure de particuliers par la RIAA (voir édition du 20 octobre 2003). Le représentant de l’industrie musicale américaine a créé avec son offensive une vague de protestations qui semble s’amplifier de jour en jour. Alors que le site fédérateur StopRIAALawSuits.com enregistrait 112 soutiens lundi 20 octobre 2003, ils étaient 122 aujourd’hui, mardi 21 octobre, à appeler au boycott des galettes des majors.