Odysseo : le dernier porte-monnaie virtuel disparaît

Mobilité

Faute de financement, Blue Line cesse l’exploitation de son porte-monnaie virtuel Odysseo. Sur les 400 sites marchands visés, Odysseo en avait convaincu une cinquantaine. La société veut désormais se recentrer sur la commercialisation des licences de sa technologie de paiement sécurisé.

Hasard des annonces : alors qu’apparaît un nouveau moyen de paiement électronique avec MinutePay (voir édition du 3 septembre 2001), un autre, Odysseo, disparaît. Abdallah Hitti, son concepteur, stoppe ainsi, en France, les activités de Blue Line, la société opératrice du porte-monnaie virtuel Odysseo (voir édition du 12 mars 2001). La cause ? Le manque de financement. « Nous avions besoin de 7 millions d’euros », déclare Abdallah Hitti, « avec la crise, les investisseurs hésitent à financer ». Un premier tour de table de 3,4 millions d’euros issus de fonds privés avait permis à Blue Line d’installer et de valider sa plate-forme technologique au cours du premier trimestre. « Il nous restait à déployer l’offre commercialement et l’effort marketing nécessaire a un peu découragé les deux parties », explique le président de Blue Line. Sans financement, pas de déploiement. Rappelons qu’Odysseo est une solution sécurisée de micropaiement (jusqu’à 80 euros) sans carte bancaire.

Blue Line comptait sur les investisseurs institutionnels pour couvrir le second tour de table. « Les banques préfèrent être leurs propres opérateurs », justifie Abdallah Hitti. Peut-être que ce personnage novateur n’a pas su tirer les leçons de l’échec de KLELine, précurseur des porte-monnaie virtuels dont BNP-Paribas, la maison mère, avait mis brutalement fin aux activités début 2000 (voir édition du 25 janvier 2000). Mais aujourd’hui, l’entrepreneur a compris. « Blue Line arrête la PKI (infrastructure à clé publique). Je vais prendre un peu de recul et repartir à la conquête du marché. D’opérateur de solutions, nous nous repositionnons sur la commercialisation de la technologie, développée par Ubizen, à travers la vente de licences. Nous ferons des annonces en ce sens en octobre prochain », promet Abdallah Hitti. Blue Line visait 400 à 500 sites marchands affiliés pour la fin de l’année. Seuls 50 ont adhéré à ce jour, « dont 10 en exploitation qui génèrent un volume de transactions de 10 millions de dollars mensuels à l’international », précise Abdallah Hitti.