Odysseo ou le retour du porte-monnaie électronique

Mobilité

Fondé par l’ancien créateur de Kleline, Odysseo est un porte-monnaie électronique qui autorisera les micro-paiements en ligne sans avoir à utiliser le classique numéro de carte bancaire. Sécurité renforcée et services associés sont mis en avant. Il ne reste plus qu’à créer un réseau de cyber-commerçants conséquent pour attirer le cyber-chaland.

Le micro-paiement par Internet renaît de ses cendres. Un peu plus d’un an après l’arrêt de Kleline (voir édition du 25 janvier 2000), Blue Line International a lancé, le 5 mars dernier, son porte-monnaie électronique Odysseo. Ce portefeuille virtuel autorise les paiements en ligne sur les sites marchants certifiés par Blue Line, sans avoir à communiquer son numéro de carte bancaire, sauf pour l’ouverture d’un compte Odysseo. Conservé sur des serveurs hautement sécurisés (c’est un minimum), le numéro à 16 chiffres est le lien avec Blue Line qui permettra à l’utilisateur de remplir son porte-monnaie virtuel au fur et à mesure de son utilisation. L’internaute valide chacune des transactions par un identifiant et un code secret. Odysseo sera payant pour les marchands seulement « dans des proportions raisonnables », promet Marc German, co-fondateur et directeur de la communication.

Pour le moment, si le service est ouvert, on trouve encore peu de cyber-marchands affiliés. « La plate-forme de paiement connaîtra une phase de validation pendant laquelle les clients, internautes comme marchands, peuvent se raccorder », explique Marc German. La phase de tests doit durer 3 mois environ. Mais il faudra convaincre les marchands pour inciter les consommateurs à utiliser ce mode de paiement. « Actuellement, nous avons une cinquantaine de sites marchands en test. Ceux qui le souhaitent se raccordent. » A ce jour, seuls quelques sites ont franchi le pas. « Nous préférons que la plate-forme monte en charge progressivement », affirme le directeur de la communication. Objectif pour fin 2001 : avoir affilié 4 000 cyber-marchands internationaux.

Un ensemble de services qui manquaient à Kleline

Pour cela, Abdallah Hitti le fondateur de Blue Line, a retenu les leçons de « l’échec » de Kleline, autre plate-forme de paiement créée par le même homme (voir édition du 20 septembre 2000). Blue Line s’appuie sur une offre de services que n’avait pas toujours Kleline. Notamment une sécurisation accrue, sensée rassurer le marchand. Le code secret, crypté avec une clé de 1 024 bits, fait office de signature électronique et interdit la répudiation abusives des achats en ligne. De plus, c’est Blue Line qui fait directement office de tiers de confiance, et émet ses propres clés d’encodage. L’utilisateur, lui, peut effectuer des micro-paiements dans la devise de son choix, en direct comme en différé, et peut utiliser son porte-monnaie comme système d’abonnement en ligne. Enfin, Odysseo apporte une série de services comme l’historique des achats, le transfert d’argent entre deux comptes ou le stockage de bons d’achats et autres coupons chèques émis par les commerçants… affiliés.

Les portefeuilles sont plafonnés à 80 euros (524,77 francs). Au delà, l’utilisateur peut utiliser une des cartes de paiement référencées par Blue Line. Pour le moment, seuls les réseaux Visa, MasterCard et Carte Bancaire ont signés des accords. « Nous allons agrandir cette liste avec des cartes étrangères, voire régionales, que nous apporteront les marchands étrangers et en nous reliant à des plates-formes de paiement », via les Gateway Payment Network (GPN). Sécurité et services, tels sont les atouts du porte-monnaie électronique. Quant au modèle économique, Blue Line s’appuie sur les licences, les frais de gestion et, surtout, les pourcentage sur les transactions, pour le développer. Saura-t-il convaincre ?

Pour en savoir plus : Le site Odysseo