Olitec : ‘N’oubliez pas nos modems ADSL !’

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Dans un communiqué à la presse, Olitec a fait savoir que ses modems ADSL étaient aussi fiables que ceux « recommandés » par France Télécom, avis de l’ART à l’appui. Mais la question du protectionnisme de l’opérateur historique semble avoir été réglée avec l’avis de l’ART, en novembre 2001. Le cri d’alarme d’Olitec arrive bien tard.

« Le référencement d’un produit par France Télécom est un choix de marque pour ses propres besoins de vente. Ce référencement est identique à celui d’un distributeur qui fait un choix de marque pour ses propres magasins. Cela ne signifie pas que le produit Olitec n’est pas conforme. » Jacqueline Lejeune, PDG d’Olitec, n’est pas contente. Et elle l’a fait savoir, mardi 19 mars, par l’intermédiaire d’un communiqué à la presse intitulé « Halte à la désinformation ». Le distributeur en question n’est autre que France Télécom qui, jusqu’à récemment, imposait ses choix technologiques.

En effet, opérateur du réseau ADSL, France Télécom a fait appel à deux constructeurs, Alcatel et ECI, pour l’installation des DSLAM, ces armoires auxquelles sont reliées les lignes des abonnés et qui sont chargées de séparer le trafic vocal des données Internet. Or, les DSLAM de chacun des industriels ne sont pas compatibles entre eux (cette situation est cependant en train d’évoluer vers une standardisation) ce qui impose de posséder un modem propre au constructeur de la plaque ADSL sur laquelle l’abonné est relié. D’où la « certification » par France Télécom accordée exclusivement aux modems ECI et Alcatel, notamment ceux distribués dans les packs eXtense Wanadoo. Une certification qui frôle le protectionnisme dans la mesure où, en refusant de « reconnaître » la validité technique des modems ADSL concurrents, France Télécom donne, sous couvert de garantie du bon fonctionnement du réseau, l’impression de protéger son marché (voir édition du 15 février 2001).

En expliquant qu’un modem ADSL non certifié par France Télécom fonctionnera parfaitement (après qualification par le laboratoire européen LEA de Rennes, suite à une batterie de tests de compatibilité avec tous les DSLAM), Jacqueline Lejeune ne dit pas autre chose. Elle s’appuie d’ailleurs sur l’avis n° 01-1112 de l’Autorité de régulation des télécom (ART), qui autorise l’exploitation des modems ADSL techniquement conformes même si non reconnus par France Télécom voir édition du 17 décembre 2001), pour soutenir sa revendication. Autrement dit, les modems ADSL Olitec fonctionnent aussi bien, si ce n’est mieux, que les Alcatel ou ECI.

Des tests retardés ?

Bref, ce que VNUnet, notamment, écrit depuis plusieurs mois, Olitec le crie haut et fort aujourd’hui. Mais n’est-il pas un peu tard ? La décision de l’ART date du 16 novembre 2001 (rendue publique un mois plus tard, il est vrai). Et les produits ADSL Olitec existent depuis plus d’un an. Alors, pourquoi cette sortie si tardive ? « Avant que le laboratoire LEA ne soit créé en fin d’année 2001, il n’existait pas d’organisme habilité à tester les modems ADSL face aux versions de DSLAM déployées par France Télécom. Tous les produits de la gamme ADSL n’ont donc pu subir les tests que depuis le début de cette année afin d’approuver leur compatibilité. C’est pour cette raison qu’Olitec n’a pu réagir et s’engager avant », nous a répondu Jacqueline Lejeune par e-mail. Pourtant Tiscali/Libertysurf lançait dès mai 2001 son offre à base de modem Eicon (voir édition du 30 mai 2001), que le constructeur a forcément testé quelque part avant de le commercialiser.

Après ECI et Alcatel, les produits Eicon, Bewan, Sagem, Kortex et Fujitsu s’installent sur le marché du haut débit. Une liste qu’Olitec souhaiterait évidemment compléter. Ce coup de gueule est donc une façon de se rappeler au bon souvenir de France Télécom comme des fournisseurs d’accès et, éventuellement, des distributeurs informatiques. Dans la foulée, Olitec annonce des accords prochains avec des FAI dont une offre Tiscali « particulièrement percutante » qui portera sur les modems ADSL USB Olitec. Wait and see