OPA sur Peoplesoft : Oracle appelle Microsoft à la rescousse

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Oracle prévoit d’en appeler à Microsoft pour soutenir devant le ministère américain de la Justice que son projet de fusion avec Peoplesoft ne contrevient pas à la législation sur la concurrence.

Bien que le ministère américain de la Justice (DoJ) ait déposé une plainte antitrust destinée à bloquer l’offre de rachat hostile de Peoplesoft par Oracle (voir édition du 27 février 2004), ce dernier compte toujours mener à bien son projet et appelle pour cela son pire ennemi, Microsoft, à la rescousse. La décision du DoJ d’interdire la fusion entre Oracle et Peoplesoft repose en effet sur l’affirmation qu’une telle opération réduirait à deux le nombre des éditeurs de progiciels de gestion intégrés (PGI) destinés aux grandes entreprises, à savoir SAP et Oracle ; cette situation de duopole serait préjudiciable pour les clients, en termes de prix et d’innovation essentiellement. Du coup, lors du procès qui l’opposera au ministère public, l’axe de défense d’Oracle sera de démontrer que le marché des PGI est riche de plus de deux offreurs.

Et c’est là qu’intervient Microsoft : en rachetant Great Plains et Navision (voir édition du 7 mai 2002), l’éditeur s’est en effet positionné depuis peu sur le marché des PGI, où il s’adresse plus spécifiquement aux PME-PMI. Mais, récemment, Orlanda Ayala, responsable des applications de gestion au sein de Microsoft, a fait savoir qu’il ne s’intéressait pas seulement aux entreprises de moins de 1 000 salariés mais également aux structures de plus grande taille (voir édition du 24 novembre 2003). Ce faisant, l’éditeur entrera en concurrence frontale avec SAP et Oracle. Conséquence : même si Oracle fusionne avec Peoplesoft, il y aura bien à terme au moins trois fournisseurs de PGI destinés aux grandes entreprises. Evidemment, la perspective que, lors de son procès antitrust, Oracle fasse citer Microsoft à comparaître pour qu’il témoigne en sa faveur a de quoi faire sourire, dans la mesure où Oracle a été un des plus ardents partisans de la scission de Microsoft lorsque ce dernier avait lui-même maille à partir avec l’antitrust américain.