Open source : une intégration incertaine dans les systèmes d’information

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Les analystes du cabinet Gartner prédisent à l’Open Solutions Alliance un
parcours semé de nombreuses embûches.

Les organisations telles que la toute nouvelle fondation Open Solutions Alliance (OSA) doivent aujourd’hui faire face à des difficultés considérables pour tenter de mener à bien leur projet d’amélioration de l’intégration des solutions open source dans les systèmes d’information des entreprises.

Le cabinet d’analyses multi-sectoriels Gartner estime que l’intégration open source demeure un « objectif incertain », et ce, en dépit des efforts permanents déployés par les groupes comme l’OSA, l’Open Source Development Lab, l‘Apache Software Foundation ou l’Eclipse Foundation.

Le 14 février dernier, un groupement d’éditeurs technologiques s’est associé pour former l’OSA qui a vocation à promouvoir l’interopérabilité parmi les solutions logiciels d’entreprise.
Mais Gartner perçoit la création de l’OSA comme une étape potentiellement importante. Car elle représenterait la première initiative de cette nature visant à établir une approche communautaire pour concentrer les efforts de la communauté open source autour des solutions d’entreprise.

« Nous pensons que cet effort est une démarche louable, bien que critique, tournée vers le développement de logiciels open source réellement concurrentiels à partir de logiciels traditionnellement fermés comme SAP et Oracle », a déclaré Mark Driver, directeur de recherche chez Gartner.

« Les éditeurs d’applications open source ont connu un certain succès, mais il leur reste encore à effectuer une réelle percée sur le marché des applications d’entreprise », estime l’expert. « Ceci s’explique en partie par le fait que les solutions d’entreprise fournies par des leaders du marché bien établis et enracinés sont fréquemment offertes au travers de suites entièrement intégrées ». Le représentant de Gartner poursuit :  » Individuellement, les efforts open source entrepris à faible échelle ne peuvent pas espérer rivaliser avec l’ampleur et l’exhaustivité de ces suites d’entreprise. »

Le cabinet Gartner pense que les éditeurs de solutions open source doivent suivre l’élan et se tourner vers la masse critique de la communauté au sens plus large pour pouvoir devenir de véritables éditeurs de systèmes logiciels d’entreprise parfaitement compétitifs.

Les analystes estiment en effet qu’un effort communautaire permettra d’obtenir une meilleur intégration entre les différents produits et une structure de licence plus cohérente entre les divers éléments d’une plate-forme composite d’applications open
source.

« La création de l’OSA ne garantit pas en soi la réussite des efforts open source sur le marché des solutions d’entreprise, mais nous pensons que ce concept en est un facteur essentiel », ajoute Mark Driver. « Des efforts similaires entrepris dans le domaine des infrastructures ont été couronnés de succès. Mais l’OSA devra composer avec la tradition bien ancrée chez les éditeurs d’applications d’entreprise d’exercer un contrôle strict sur la
propriété intellectuelle. »

Le Gartner pense que les initiatives engagées dans le but de promouvoir l’interopérabilité au niveau de l’entreprise, telles que l’Open Applications Group n’ont connu qu’un succès mitigé. « L’OSA s’attachera essentiellement à définir des normes d’interopérabilité de niveau entreprise. Il reste à déterminer si cet effort spécifique bénéficiera du soutien nécessaire pour insuffler l’impulsion indispensable à sa réussite », a précisé Mark Driver.

Les analystes de Gartner ne cachent leurs autres inquiétudes concernant l’OSA. Le groupe se présente comme une alliance ?open source? ; or, au moins un des produits actuels de ses fondateurs ne répond pas, de leur point de vue, à la définition du concept open source dans le mesure où il impose des restrictions
en matière de redistribution et que sa licence n’est pas certifiée par l’Open Source Initiative. Mark Driver a également fait observer que les autres membres de l’OSE suivaient des stratégies de double licence qui sont en contradiction directe avec le principe de l’open source.

Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 19 février 2007