Opera ouvre les portes d’Internet à Wii, la nouvelle console Nintendo

Mobilité

Ordinateurs, téléphones, décodeurs… Opera Software multiplie les partenariats pour placer ses technologies de navigation sur tous les supports.

Opera Software annonce que Wii, la nouvelle console de Nintendo présentée à l’E3 (le grand salon du jeu vidéo qui se tient jusqu’au 12 mai à Los Angeles), intégrera son navigateur homonyme pour surfer sur Internet. La navigation s’effectuera à l’aide de la manette de contrôle/télécommande gyroscopique qui s’affiche comme l’une des originalités de cette nouvelle console de jeux vidéo. Suite à un partenariat présenté en févier dernier, le navigateur Opera équipera également la console portable DS dont la nouvelle génération doit être lancée dans le courant de l’été. La sortie de la Wii est attendue dans le courant du dernier trimestre 2006. Les tarifs n’ont pas encore été communiqués.

Pour l’éditeur norvégien, le partenariat avec Nintendo est important, si ce n’est crucial, pour le développement de l’entreprise. En effet, à l’automne 2005, Opera Software décidait de rendre gratuit un navigateur qu’il commercialisait jusqu’alors une quarantaine d’euros (voir édition du 23 septembre 2005). « Jusqu’à présent nous n’avions pas d’autre modèle économique que la vente de notre produit », explique Jon von Tetzchner, PDG et fondateur d’Opera Software, qui, de passage à Paris, est venu dans les locaux de Vnunet.fr dans la journée de mardi. « Le partenariat avec Google nous apporte aujourd’hui une nouvelle source de revenus. » A la manière de Firefox, les recherches effectuées sur Google, notamment, à partir de la petite barre intégrée au navigateur ramène à Opera Software une partie des revenus publicitaires que l’internaute rapporte à Google.

Une technologie multi-plateforme

Du coup, l’éditeur a tout intérêt à multiplier les partenariats et à faire valoir ses technologies. Et Opera Software possède quelques atouts en la matière. Opera est notamment le seul navigateur multi-plateforme. On le retrouve dans les ordinateurs de bureau, dans les téléphones mobiles (plus de 6 millions de terminaux commercialisés au cours du dernier trimestre 2005 embarque la version mobile d’Opera), les set-top-box (décodeurs/enregistreurs vidéo numériques), les baladeurs vidéo (notamment l’Archos PMA400), la tablette Internet Nokia 770 ou encore les écrans de divertissement incrustés dans les dossiers des sièges pour avion (les TopSeries de Thales). Et le navigateur est disponible pour une multitude de systèmes : Windows, Linux, Mac OS X, Solaris, FreeBSD, QNX…

Pour atteindre une telle flexibilité, Opera s’appuie sur les standards ouverts du Web. « Utiliser les technologies Web permet de gagner du temps et d’économiser de l’argent », justifie Jon von Tetzchner, « il est inutile de refaire ce qui existe déjà ». D’ailleurs, « tous nos produits sont basés sur le même code source du navigateur », ajoute le dirigeant. Un code auquel l’éditeur ajoute des fonctionnalités propriétaires afin de l’adapter aux usages. Il en est notamment ainsi de la technologie propriétaire Extensible Rendering Architecture (ERA) qui re-dimensionne les pages Web en colonne afin d’adapter les contenus en ligne aux écrans des téléphones mobiles. TV rendering (TVR) est son équivalent pour garantir une qualité graphique optimale lorsque l’on affiche des pages Web sur un téléviseur.

Opera 9 dans les prochains mois

Le respect des standards permet également de s’appuyer sur une interopérabilité certaine pour déployer de nouvelles applications. Ainsi, le dirigeant annonce travailler sur un concept qui permettra d’utiliser son téléphone mobile pour programmer à distance (de son lieu de travail par exemple) l’enregistrement d’une émission sur son magnétoscope numérique de salon.

D’ici là, les 200 ingénieurs de l’entreprise (sur 300 personnes) se concentrent sur le débogage d’Opera 9 (voir édition du 20 avril 2006). La nouvelle version du navigateur « de bureau » supportera une technologie de Widgets (ces petites applications de services plus ou moins indispensables qui s’affichent sur le bureau de l’utilisateur) et développée par la communauté Opera (plus de 3 500 membres actifs sur MyOpera). Opera 9 offrira un champs de recherche vers le moteur de BitTorrent.com et intégrera un client du même nom pour assurer les téléchargements. Selon Jon von Tetzchner, Opera 9 sera disponible « dans les mois qui viennent ».