Oracle évolue vis-à-vis de l’intégration

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Farouche partisan du tout-intégré, Oracle amende – un peu tardivement – sa position et ouvre son PGI aux applications d’éditeurs tiers.

A l’occasion d’Oracle AppsWorld, manifestation annuelle réunissant les clients et partenaires de l’éditeur, ce dernier a présenté sa nouvelle approche de l’intégration de ses applications de gestion avec celles d’éditeurs tiers. Jusqu’à présent, Oracle est toujours resté fidèle au principe de base des progiciels de gestion intégrés (PGI), selon lequel les divers modules applicatifs, fournis par un même éditeur, sont intégrés par le biais d’un référentiel des données unique. Cette approche est du reste toujours présentée par Oracle comme la meilleure solution pour les clients. Mais désormais deux autres options leur sont proposées. La première consiste à « injecter » dans le PGI d’Oracle, Oracle E-Business suite, des technologies d’intégration, reposant sans surprise sur les standards des services Web. La deuxième, qui va plus loin dans la voie de l’ouverture, se traduit par un produit nommé Customer Data Hub. Comme son nom le laisse supposer, ce dernier rassemble en temps réel l’ensemble des données relatives aux clients, quelles que soient les applications ? de la marque Oracle ou non ? dont elles sont issues. Couplé avec des outils décisionnels, il permet d’analyser très finement les comportements des clients.

BEA en ligne de mire

La conversion d’Oracle aux vertus de l’intégration et des standards Web paraît toutefois un peu tardive. Son grand rival sur le marché des applications de gestion, SAP, a depuis longtemps déjà mis en avant une stratégie d’ouverture, permettant à son PGI de dialoguer avec autre chose que des applications de SAP (voir édition du 17 janvier 2003). Cela correspond à une demande des clients. Par ailleurs, les dirigeants d’Oracle n’ont pas manqué de rappeler leur intention d’acquérir Peoplesoft, tout en précisant que l’avenir de leur activité « progiciel de gestion » n’est pas suspendu à l’issue de ce projet d’acquisition, tant il paraît compromis aujourd’hui (voir édition du 31 décembre 2003). Si l’opération ne se fait pas, d’autres acquisitions seront alors envisagées, ont-ils prévenu. Et de citer comme cible potentielle l’éditeur de serveur d’applications BEA Systems. En tout état de cause, développer cette activité est une priorité absolue pour Oracle, dont le coeur d’activité ? les bases de données ? est de plus en plus durement concurrencé par SQL Server de Microsoft, voire les alternatives open source. En quelques années, Oracle a presque doublé les équipes de développement dédiées aux applications de gestion. Elles comptent désormais 5 000 personnes.