Orange perd l’exclusivité sur la vente de l’iPhone

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Sur saisine de Bouygues Telecom, le Conseil de la concurrence suspend à titre conservatoire l’accord Apple-Orange. En attendant une décision de fond.

Le fruit défendu d’Apple ne l’est plus pour Bouygues Telecom et SFR. L’iPhone, considéré jusqu’ici comme une exclusivité d’Orange, pourra aussi être distribué par ses deux principaux concurrents. C’est ce qui ressort d’une décision émanant du Conseil de la Concurrence qui est tombée ce matin.  Mais Orange a immédiatement entamé une procédure d’appel.

Concrètement, il s’agit d’une suspension à titre conservatoire de l’exclusivité dont bénéficie Orange pour la commercialisation de l’iPhone en France. En attend une décision sur le fond.

« L’injonction prononcée vise à ce que les produits iPhone ne soient plus exclusivement commercialisés par Orange mais puissent l’être par tout autre opérateur souhaitant bâtir une offre avec ce terminal », peut-on lire dans le communiqué de presseaccompagnant la décision du Conseil de la concurrence.

En septembre, Bouygues Telecom avait saisi le Conseil de la concurrence en dénonçant l’exclusivité d’Orange sur les ventes d’iPhone en France.La filiale mobile du groupe Bouygues peut se montrer satisfaits de l’action initiée. « L’exclusivité d’Orange sur l’iPhone est de nature à introduire un nouveau facteur de rigidité dans un secteur qui souffre déjà d’un déficit de concurrence », relève le Conseil de la concurrence dans son communiqué.

L’autorité administrative indépendante demande à France Telecom, propriétaire de la marque Orange, de suspendre ses activités de grossiste pour la distribution de l’iPhone. Le contrat d’exclusivité précise, en effet, que les revendeurs du smartphone doivent se fournir exclusivement chez Orange.

Les prochains contrats d’exclusivité iPhone limités à trois mois

Orange a tenté de défendre son accord en soulignant que la concurrence s’est organisée pour monter des « iPhone killers ». Par exemple, SFR a signé un accord pour lancer le BlackBerry Bolt à écran tactile. Un coup manqué.

Mais ce type de partenariats « ne conduit pas le Conseil à relativiser les effets de l’exclusivité d’Orange sur le marché ».

L’autorité administrative précise que si Apple lance un nouveau modèle de smartphone, la suspension prononcée n’interdira pas l’exclusivité dite de « première présentation » limitée à trois mois.

Rappelons que l’accord iPhone-Orange remonte à octobre 2007. Il reposait sur un accord d’exclusivité d’une durée de cinq ans même si Apple dispose du droit d’y mettre un terme au bout de trois ans.

Business iPhone par Orange : 222 millions d’euros

A l’époque, les opérateurs de téléphonie mobile n’avaient peut-être pas perçu le filon de ce qui allait devenir un smartphone best-seller. Entre décembre 2007 et juillet 2008, Orange a écoulé plus de 150 000 iPhone de première génération (2,5G).

Avec le lancement de la déclinaison iPhone 3G survenu au début de l’été dernier, l’opérateur a écoulé plus de 450 000 unités, généralement associées à une offre mobile forfaitaire.

Dans sa communication, le Conseil de la concurrence met également en perspective les efforts financiers consentis par Orange pour la commercialisation de l’iPhone et le business généré.

« En l’espèce, les sommes avancées, soit 16,5 millions, dont une partie a été investie pour le lancement de l’iPhone 2G, apparaissent relativement faibles en comparaison du chiffre d’affaires qu’Orange tire de la vente des iPhones et des forfaits qui lui sont associés » qu’il évalue à 222 millions d’euros au total.

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