Oreka cesse ses activités

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Le premier FAI « 100% vraiment gratuit » ne peut plus tenir ses promesses face à la concurrence.

Le 31 mai prochain, le fournisseur d’accès Oreka cessera ses activités. « Nous avons informé nos clients par courrier », confirme Philippe Charaix, directeur d’Oreka, qui invite les 30 000 abonnés actuels à se tourner vers Club-Internet. « Parmi les FAI que nous avons approchés, Club-Internet nous paraissait offrir l’offre la mieux adaptée et un service clientèle le plus convenable », justifie le dirigeant. Récemment, Club-Internet a renouvelé son offre en proposant l’accès dégroupé à 8 Mbits/s pour moins de 10 euros les trois premiers mois d’abonnement puis 15 euros au-delà (voir édition du 26 avril 2005).

« Mais les clients conservent leur liberté de choix », précise le responsable. Ceux qui migreront vers la filiale de T-Online bénéficieront du premier mois d’abonnement gratuit et des frais d’installation. Oreka proposait du 1 Mbits/s pour moins de 20 euros par mois. Malgré l’attractivité de ce forfait, le FAI n’était plus en mesure de tenir ses promesses de « proposer la meilleure offre aux clients », estime Philippe Charaix. L’offre n’était d’ailleurs plus commercialisée depuis plusieurs mois. « Face au contexte concurrentiel et à la politique agressive des principaux opérateurs, je pense et je constate qu’il n’y a plus de place pour les FAI qui ne sont pas propriétaires de leur infrastructure réseau. »

Mouvements de restructuration

L’arrêt des activités d’Oreka succède notamment aux retraits de Cario (voir édition du 23 juillet 2004) et La Poste (voir édition du 8 mars 2005). Le récent rachat de Tiscali par Telecom Italia/Alice (voir notamment édition du 14 avril 2005) et les discutions de rapprochement entre Cegetel et Neuf Télécom confirment le mouvement de restructuration du marché. Tout comme les annonces de Club-Internet et de Télé2 d’investir dans le réseau (voir édition du 29 avril 2005).

Dans ce contexte agressif, Oreka avait effectivement peu de chance de se développer. D’ailleurs, le nombre de clients n’avait cessé de s’éroder ces dernières années. Créé en 2000 par David Bitton (aujourd’hui dirigeant du service de téléphonie IP Wengo, voir édition du 13 janvier 2005), Oreka s’était illustré en positionnant son modèle économique sur les revenus publicitaires afin de proposer jusqu’à 18 heures de navigation intégralement gratuites (voir édition du 23 mai 2000). Une première en France et un succès foudroyant qui avait permis au FAI d’enregistrer plus de 700 000 abonnés, selon nos estimations de l’époque.

Sans conséquences sur Firstream

Mais l’explosion de la bulle Internet et la chute du marché de la publicité en ligne avait contraint l’équipe dirigeante à revoir son modèle pour se tourner vers un accès payant (voir édition du 23 février 2001). Les difficultés financières se font sentir et, début 2002, le FAI est racheté par Firstream, une holding européenne spécialisée dans les systèmes de transaction en ligne et qui édite, en France, l’Office universitaire de presse (Ofup). Le FAI se distingue une nouvelle fois en proposant le premier un accès ADSL à moins de 40 euros (voir édition du 22 août 2002) puis à moins de 25 euros en zones dégroupées (voir édition du 5 février 2004).

Malgré les efforts tarifaires sur le haut débit, le succès des débuts n’est pas au rendez-vous et le nombre d’abonnés s’étiole. Jusqu’à ce que Firstream prenne la décision d’arrêter le service. L’arrêt de l’activité d’accès Internet, la seule du groupe en Europe, ne portera pas à conséquence pour la maison mère. « Pour Firstream, les services liés à Oreka représentaient une activité marginale », explique Philippe Charaix, « nous utilisions notamment Oreka comme support pour nos offres d’accès Wi-Fi dans les universités mais nous avons trouvé une autre solution ».