Outils de filtrage grand public : des résultats en trompe-l’oeil

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Les derniers tests officiels des logiciels destinés à protéger les enfants sur Internet montrent une amélioration. La vérité est un peu différente…

Même son de cloche côté DUI. « La lisibilité du classement communiqué n’est sans doute pas la bonne », reconnaît également Yves Laborey, chef de projet Protection des mineurs de cette structure en faveur du développement des usages de l’Internet rattachée au ministère de l’Education nationale.

« Et il est vrai qu’il y a un vrai problème sur les listes blanches, qui laissent accès aux forums ou aux chats. Il y a même sur ce point une certaine mauvaise foi de la part des FAI et des éditeurs de logiciels », précise-t-il.

« Ce qui est effectivement étonnant, c’est que la liste blanche ne pèse que 20% dans la note finale », insiste Olivier Gérard, coordonnateur Média-TIC, à l’Unaf (Union Nationale des Associations Familiales).

Faits troublants

Certains vont même jusqu’à s’interroger sur l’organisation de ces tests, dont la réalisation, bizarrement, avait été confiée en 2006 à e-Enfance par Philippe Bas, le ministre délégué à la Famille de l’époque sous le gouvernement De Villepin.

« Pourquoi pas une association, dont la liberté de ton garantit l’indépendance des résultats, s’interroge Olivier Gérard. Mais pourquoi cette association-là en particulier ? » L’INC-60 millions de consommateurs ou l’UFC-Que Choisir seraient tout aussi habilités à réaliser ou superviser ces tests.

Certaines données sont même troublantes… « Plusieurs FAI font appel aux mêmes éditeurs : or les résultats de ces logiciels ne sont pas les mêmes selon que c’est tel ou tel FAI qui les propose », détaille Olivier Gérard. Interrogée par Vnunet.fr, la société IP Label, en charge de la partie la plus technique des tests, n’a pas souhaité répondre. Parents, ouvrez l’oeil !

Important : suite à l’article publié sur Vnunet.fr, la présidente de l’association E-Enfance, qui « agit pour que les enfants profitent de l’Internet en toute sécurité », a demandé un rectificatif qu’il est possible de consulter en cliquant ici.

Liste noire ou liste blanche ?
• Liste blanche : les jeunes enfants ne doivent pouvoir naviguer sur Internet que parmi un nombre restreint de sites dont on est certain qu’ils sont adaptés à leur âge. C’est ce que l’on appelle une « liste blanche ». Une liste blanche doit être parfaitement sécurisée et, en particulier, ne doit comporter aucun accès à des chats ou à des forums de discussion. De plus, pour être représentative du Web, une liste blanche devrait compter au moins 7 000 sites.

• Liste noire : en France, la protection des adolescents, lorsqu’ils surfent sur Internet, repose sur le principe de la « liste noire ». On essaie d’identifier au préalable le maximum de sites dangereux et l’on en interdit l’accès lorsque l’ado veut les visiter.