P. Nicolas (SNIA): « Le disque électronique pourrait s’élever au niveau du stockage primaire »

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Bilan de l’édition 2008 du Storage Networking World Europe avec l’un des portes-paroles de la Storage Networking Industry Association.

Vnunet.fr: A l’occasion du SNW Europe, a-t-on vu apparaître de nouvelles tendances sur le stockage dédié aux PME ?
Philippe Nicolas: Il s’agit plutôt d’une confirmation de l’offre intermédiaire à propos de l’utilisation d’une infrastructure IP qui peut être prête dans l’entreprise et le recours au protocole ISCSI. Ou sur la manière de connecter des disques à une infrastructure de serveurs pour des besoins de back-up ou de partage des images d’une machine virtuelle. On a vu également des éléments émerger sur le réseau intelligent, qui permettent de virtualiser un certain nombre de composantes de stockage basées sur ISCSI et d’offrir ce partage à un certain nombre de serveurs virtualisés dans l’infrastructure.

Vnunet.fr: Les entreprises donnent la priorité à la virtualisation des serveurs. La virtualisation du stockage vient en deuxième phase. Confirmez-vous cette tendance ?
Philippe Nicolas: Je ne dirais pas cela. La virtualisation du stockage a été mûre et prête avant celle des serveurs mais elle n’a pas été forcément adoptée par les utilisateurs. Du coup, la virtualisation des serveurs donne un coup de jeune à la virtualisation stockage. Lorsque l’on regarde les données d’études IDC sur 2006 [ndlr, sponsorisée par EMC, remise à jour en 2007, accessible en fichier PDF] concernant les capacités de stockage fédérées par le monde, on s’aperçoit que la planète avait généré 280 Exabytes de données créées, capturées, répliquées, sauvegardée… [sachant qu’un Exabyte correspond à un million de Terra-octet]. C’est déjà colossal. Mais, dans une projection 2011, on devrait atteindre 800 Exabytes. Autres éléments intéressants : 80% de ce volume sont des données non structurées (essentiellement des fichiers). Au bout d’une trentaine de jours, 80% des données sont inactives. Ce qui est intéressant sur la manière de traiter l’information. Je reviens à la question initiale au regard de l’étude IDC : compte tenu de l’explosion du volume de données à stocker, la virtualisation du stockage serait plutôt à percevoir comme un préalable à la virtualisation/consolidation des serveurs.

Vnunet.fr: Une plate-forme de stockage vidéos comme YouTube est censée digérer l’équivalent de 13 heures de nouvelles vidéos chaque minute. Comment peut-on tenir?
Philippe Nicolas : C’est énorme. Mais, à l’échelle de la planète, cela me paraît réaliste. Pour satisfaire l’ensemble des besoins du marché des offres de stockage fichiers, il faut que les acteurs qui développent des solutions propriétaires percutentes avancent de leur côté et d’autres qui poussent à la normalisation. Il existe des serveurs de stockage fichiers clusterisés très évolués qui sont capables de proposer des débits très importants en écriture et lecture. Une évolution liée à la fois au protocole de partage dans l’environnement Windows (SMB pour Server Message Block, devenu Common Internet File System ou CIFS) et NFS (pour Network File System) côté Unix-Linux pour le monde scientifique avec la dernière spécification NFS 4 (et sa déclinaison 4.1) que l’on appelle Parallel NFS. L’acronyme indique déjà de quoi il en retourne : on va essayer d’utiliser des serveurs de fichiers en parallèle. Ainsi, je suis censé bénéficier des performances de chaque serveur que j’utilise. Le standard du protocole Parallel NFS est presque prêt mais on trouve déjà des solutions sur le marché par le biais d’approches propriétaires. Que se passe-t-il du coup pour une vidéo déposée sur Internet lorsqu’elle arrive dans une infrastructure ? Elle est découpée et éclatée sur des centaines de serveurs en parallèle. Côté utilisateur, quand je commence à lire un fichier, je reçois des blocs de différents serveurs. C’est plus rapide.


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