P2P : le Snep dénonce la position « démagogique » de la Spedidam

Mobilité

Le groupement des maisons de disques balaie l’idée d’une licence globale, qui ne ferait « qu’amplifier le manque à gagner » face au piratage.

« Pure démagogie ». C’est en ses termes que le Syndicat national des éditeurs phonographiques (Snep) a réagi au sondage qui met en avant une forte adhésion des internautes à la licence légale (voir édition du 15 décembre 2005) dans le débat houleux sur la légalisation du P2P.

Ce baromètre avait été commandé par la Spedidam (une société de gestion collective des droits pour les artistes) et réalisé en octobre 2005 par Médiamétrie.

Selon le Snep, la Spedidam « se livre à une analyse dénuée de toute pertinence économique ». Le groupement des maisons de disques estime que la proposition faite au consommateur de payer 6,90 euros par mois pour pouvoir échanger et télécharger toutes les oeuvres légalement est fondée sur un « a priori démagogique ».

La question de la viabilité du système

« Ce nouvel impôt ne viendrait pas compenser, et de loin, les 500 millions de chiffre d’affaires perdus par l’industrie du disque depuis 2002 » à cause du piratage sur Internet, considère le Snep. Bien au contraire, « le manque à gagner ne pourrait que s’amplifier », précise-t-il.

Les maisons de disques déclarent s’interroger sur « la viabilité d’un tel système » dès lors qu’il devrait sappliquer aussi au cinéma, à l’audiovisuel et aux arts graphiques.

Convaincre l’opinion publique à coups de sondages

Entre guerre de positions et guerre de sondages, il n’y a qu’un pas. Le syndicat des maisons de disques a aussi fait appel à un institut d’études pour étayer ses arguments.

Une étude de l’Ifop, réalisée pour son compte fin novembre, révélait que les deux tiers des personnes interrogées considèrent les éditeurs de services peer to peer comme responsables de lusage potentiellement illégal par les internautes.

Autre élément intéressant qui ressort en faveur de la position défendue par le Snep : 88% des sondés estiment « normal » que les éditeurs P2P soient obligées de prendre des mesures afin de garantir que leurs logiciels permettent de respecter le droit dauteur.

Avant ce duel avec la Spedidam, le Snep avait constesté une autre étude initiée par UFC-Que Choisir portant sur la pauvreté des catalogues proposée sur les plates-formes légales (voir édition du 10 novembre 2005).