P2P, VoIP : comment les opérateurs européens restreignent les usages du Net

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Dans le débat sur la neutralité du Net en Europe, les opérateurs imposent des restrictions pour gérer leur trafic, en particulier sur le P2P et la VoIP. Neelie Kroes demande plus de transparence.

30% des FAI européens ont mis en place des restrictions sur le trafic de leurs abonnés, et 18,4% limitent en particulier le P2P, révèle une enquête européenne.

La « neutralité Internet » dans son concept littéral en prend un coup.

Et Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne en charge de la stratégie numérique, l’a défend raisonnablement mais sans plus.

Publié conjointement par le Berec (Body of European Regulators of Electronic Communications qui rassemble les régulateurs des télécoms des pays membres de l’UE) et la Commission européenne, cette étude s’appuie sur un questionnaire envoyé aux acteurs télécoms (fixes et mobiles).

En fait, il s’agit d’une compilation des réponses de 266 fournisseurs d’accès Internet et de 115 opérateurs mobiles  pour déterminer leurs habitudes de gestion du trafic de leurs 140 millions d’abonnés fixe et 200 millions d’abonnés mobiles.

Il apparaît que les restrictions les plus souvent appliquées sur l’Internet fixe concernent les échanges peer-to-peer.

Un tiers des fournisseurs d’accès admettent aussi que leurs « services spécialités » (télévision sur IP, vidéo à la demande, téléphonie sur IP…) affectent la qualité de la connexion Internet de l’utilisateur.

11% des FAI accordent enfin un traitement de faveur à certains protocoles et types de contenus, ce qui s’oppose à l’idéal de « neutralité Internet ».

Ainsi, le Web (HTTP),  la voix sur IP, la messages instantanée ou les jeux en ligne seraient privilégiés lors des pics de trafics observés par les opérateurs de téléphonie fixe.

Chez les opérateurs mobiles, les restrictions sont plus nombreuses et des limites de volumes sont imposées à leurs clients.

36% limitent le P2P, et 23% freinent le recours à la VoIP, qui concurrence directement leurs services voix.

(Lire la suite page 2 : La Commission européenne demande de la transparence)

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