Paiement sans contact : le plan d’action du gouvernement

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La technologie sans contact aura été l’une des thématiques fortes abordées dans le cadre des Assises des moyens de paiement organisées le 2 juin.

Promouvoir l’acceptation des technologies sans contact, à l’égard desquelles les Français manifestent encore une certaine réserve : c’est l’un des nombreux axes de réflexion abordés par le gouvernement ce mardi 2 juin dans le cadre des Assises des moyens de paiement.

Organisé à Bercy en présence de Michel Sapin (ministre des Finances et des Comptes publics), d’Emmanuel Macron (Économie, Industrie, Numérique) et d’Axelle Lemaire (secrétaire d’État chargée du Numérique), l’événement s’est inscrit dans le cadre d’une concertation destinée à élaborer une stratégie nationale globale, avec un calendrier d’action à court et moyen terme.

La feuille de route sera annoncée à l’automne. Elle impliquera la mise en place de mesure législatives et réglementaires dont l’efficacité reposera néanmoins pour l’essentiel sur des mesures incitatives et des engagements volontaires.

En amont de ces Assises, quatre groupes de travail se sont penchés sur la situation actuelle de la filière des moyens de paiement, qui emploie environ 90 000 personnes en France, pour une valeur ajoutée estimée entre 6 et 7 milliards d’euros.

Parmi les problématiques traitées, la sécurité des paiements électroniques et la lutte contre la fraude, mais aussi la collaboration entre industries, le développement de l’innovation dans un contexte de concurrence ou encore la création d’une plate-forme de test commune pour assurer  l’interopérabilité des solutions.

La question du paiement sans contact a fait l’objet de plusieurs propositions synthétisées dans le rapport Emmanuel Constans (document PDF, 57 pages), du nom du président du Comité consultatif du secteur financier.

Il a été convenu de systématiser l’information des différentes parties (commerçants, clients, intermédiaires) tout en fixant une date butoir pour que toutes les cartes bancaires soient équipés du sans contact*. Même logique pour les téléphones mobiles diffusés en France, qui devront être « capables d’héberger une fonction paiement ».

Le Comité suggère par ailleurs qu’à compter du 1er janvier 2016, tous les terminaux de paiement (TPE) nouvellement installés dans les commerces soient équipés du sans contact. Et que l’ensemble des TPE fassent de même à l’horizon 2020.

Favoriser le développement du paiement sans contact impliquera aussi une expansion dans les transports publics, doublée d’opérations de sensibilisation lors de grands événements sportifs ou culturels. Tout en s’assurant que les banques et fournisseurs de TPE communiquent de manière régulière avec les marchands. Lesquels feront de même auprès de leurs clients.

Les Français pas pressés

Pour appuyer ces recommandations, le gouvernement a publié les résultats d’un sondage conduit par l’institut CSA les 29 et 30 avril auprès de 1004 personnes âgées d’au moins 18 ans (document PDF, 23 pages).

Bilan : la carte bancaire est toujours plébiscitée, sauf pour les petits montants. Quant au chèque, qui résiste encore dans les PME, il est devenu, pour les particuliers, un moyen de secours lorsque la CB n’est pas acceptée et que le montant d’une dépense est trop élevé.

L’enthousiasme est en revanche moindre pour les nouveaux moyens de paiements dématérialisés et innovants. Seuls 29 % des sondés encore non équipés d’une CB sans contact souhaiteraient en posséder une. Et à peine 17 % des possesseurs de téléphones mobiles aimeraient pouvoir payer avec.

Le principal frein à l’adoption de ces technologies, c’est la crainte de possibles fraudes ou vols de données personnelles : 76 % des interrogés estiment que le risque est plus grand avec le sans contact qu’avec les autres moyens de paiement. Le taux est même de 79 % pour le paiement sans contact par téléphone.

On notera par ailleurs que 75 % des détenteurs d’un téléphone mobile considèrent le paiement mobile en magasin comme « réservé aux personnes très à l’aise avec les technologies ».

La modernisation des équipements dans les commerces, l’information des consommateurs et un travail de fond sur la sécurité s’imposent donc comme les démarches prioritaires pour développer le paiement sans contact. Et Axelle Lemaire d’ajouter : « Pour que le paiement fasse sa révolution numérique, il faut de la simplicité, de la confiance et un soutien résolu aux start-up et à l’innovation française ».

* Au 31 mars 2015, environ la moitié des CB en circulation (soit 30,7 millions) sont équipées du sans contact. Mais seulement 6,1 millions de porteurs s’en sont servis au moins une fois au cours du mois. On compte 280 000 commerces opérationnels sans contact, sur un potentiel de près de 1,2 million. Le bricolage et la restauration se positionnent comme les secteurs les plus avancés dans le domaine.

Crédit photo : Tyler Olson – Shutterstock.com

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