Palm abandonne PalmOS au profit de Windows Mobile

Mobilité

Le futur Treo 700 du constructeur fonctionnera sous le système de Microsoft, qui s’impose définitivement face à PalmOS.

A l’occasion d’une conférence de presse tenue le 26 septembre en fin d’après-midi (heure française), le constructeur d’assistants personnels numériques Palm a annoncé le basculement de ses PDA sur l’environnement Windows, aux dépens du système PalmOS qui équipait jusqu’alors ses produits. Le premier modèle à bénéficier de Windows Mobile 5.0 sera le Treo 700 dont la sortie américaine n’est pas attendue avant début 2006. Il sera, dans un premier temps, commercialisé par l’opérateur leader du marché américain, Verizon Wireless BroadbandAccess, qui offre des débits compris entre 400 et 700 Kbits/s sur protocole CDMA (Code Division Multiple Access), l’équivalent américain (et japonais) du GSM européen.

Peu d’informations ont filtré de la conférence sur la configuration matérielle du futur Treo, construit autour d’un processeur Intel (comme les modèles Treo 650 et 600). La taille de sa mémoire, ses qualités d’affichage, ses interfaces de communication ou périphériques de stockage n’ont été dévoilés. Le Treo 700 permettra de consulter sa messagerie, de naviguer sur Internet et proposera un accès direct aux serveurs d’entreprises sous Exchange 2006. Le PDA disposera en natif des applications Outlook Mobile, Office Mobile et Internet Explorer Mobile.

Une victoire pour Microsoft

C’est donc un revirement total de stratégie de développement pour Palm (ex-Palm One, renommé Palm en juillet dernier) qui abandonne le système PalmOS développé par PalmSource. Un choix quasi historique pour l’annonce duquel Bill Gates n’a pas hésité à se déplacer aux côtés d’Ed Colligan, PDG de Palm, et Denny Strigl, dirigeant de Verizon Wireless. Mais Palm n’a pas vraiment le choix. Pris entre l’ascension fulgurante des Blackberry du canadien Reach In Motion (RIM) et la progression plus lente mais tout aussi efficace des plates-formes Windows Pocket PC, Palm perdait depuis cinq ans des parts de marché (voir édition du 16 février 2005). Le constructeur s’était d’ailleurs séparé de sa division système, devenue PalmSource, en octobre 2003, amorçant ainsi son virage technologique.

Le revirement de Palm est donc une victoire de plus pour Microsoft qui cherche à étendre la portée de son environnement au-delà des ordinateurs. Présenté en mai dernier, Windows Mobile 5.0 se distingue notamment par sa capacité à gérer les périphériques de stockage (disques durs miniatures de type Microdrive) et par des fonctions de communication de PDA à PDA similaires au principe du talkie-walkie. Sur le marché des téléphones mobiles, Microsoft se heurte cependant à la concurrence de Symbian, fortement implanté en Europe.

PalmSource perd son plus gros client
Le choix de Palm de passer sous environnement Windows Mobile n’arrange pas les affaires de PalmSource qui lui fournissait, jusqu’à présent, son système d’exploitation PalmOS. Après Sony, qui a retiré ses Clié des marchés américain et européen pour se concentrer sur le Japon (voir édition du 2 juin 2004), l’éditeur voit aujourd’hui s’envoler son principal client. PalmSource affiche déjà un premier trimestre décevant avec une perte de 1,98 million de dollars, à comparer aux 165 000 dollars de déficit sur la même période en 2004. Les ventes ont chuté de 13 %, générant moins de 16 millions de dollars de chiffre d’affaires. Un problème que devra désormais gérer l’éditeur japonais Access qui a récemment racheté PalmSource (voir édition du 9 septembre 2005).