Palm se tourne vers le « sans fil »

Mobilité

Face au bouillonnement de l’Internet mobile, Palm Computing noue des partenariats pour toucher l’univers de la téléphonie. Du côté matériel, on espérait un Palm VII en Europe mais c’est finalement un kit de connexion sans fil qui apparaîtra à la rentrée. Fi du Wap, c’est la technologie Web Clipping qui est mise en avant.

Palm doit évoluer. Et pour Eric Kerouanton, responsable des partenariats et du développement pour Palm Computing en Europe, l’Internet mobile est devenu un pan stratégique chez l’industriel. « Nous ne pouvons pas nous contenter de ce que nous faisons aujourd’hui », nous a t-il indiqué. « Nous allons être très communicants, avec une politique qui repose à la fois sur Internet, le « sans fil » et les services ».

D’où plusieurs initiatives. La première serait d’intégrer directement Palm OS dans les téléphones Internet par exemple. Evidemment, pas question de les fabriquer directement. « Palm n’a pas les compétences d’Alcatel ou d’Ericsson », a souligné Eric Kerouanton lors d’une réunion de développeurs et d’aficionados du Palm cette semaine à Paris. Le constructeur préfère fournir des licences aux industriels du secteur des télécoms et de l’électronique grand public. Ainsi, des accords ont été signés avec Nokia et Sony, bien que leurs projets ne soient guère dévoilés. Rappelons qu’un accord avec Nokia avait déjà été annoncé à la mi-octobre 1999 pour développer des mobiles munis d’un stylet. Manifestement hybrides, ces mobiles devaient profiter à la fois de l’interface de Palm OS et des applications du système Epoc du consortium Symbian. Difficile de dire sous quelle forme actuelle ou future, le constructeur n’étant pas joignable pour apporter quelques précisions, à l’heure où nous écrivons ces lignes. « D’autres annonces vont avoir lieu bientôt pour des partenariats dans la téléphonie », promet toutefois Eric Kerouanton.

Quelques utilisateurs exploitent déjà des kits de connexion, commercialisés par des sociétés indépendantes, pour relier son Palm à Internet. Mais pour toucher le grand public avec une solution clé en main, Palm Computing entend proposer son propre kit à partir de septembre. Le prix, de 50 dollars (environ 350 francs), n’est pas encore connu pour la France. Sa vocation est de relier l’organiseur à un mobile GSM pour gérer son courrier électronique, envoyer des messages courts SMS et tirer parti d’Internet. Mais alors que la plupart des constructeurs s’agitent autour du Wap, Palm a préféré une technologie propriétaire (Web Clipping) qui fonctionne sur le mode « push ». L’industriel considère que les gens ne souhaitent pas surfer sur n’importe quel site « à l’aveugle » depuis le Palm, mais plutôt rapatrier des informations à partir d’un ou plusieurs sites choisis à l’avance. Une quantité respectable d’applications sont déjà disponibles aux Etats-Unis sur le site Palm.net. Elles sont souvent classiques, pour suivre un cours en Bourse, une actualité ou repérer son chemin sur une carte interactive. Au vu de la démonstration en Flash sur le site de Palm, on y perd en liberté ce que l’on gagne en simplicité et en rapidité. Le choix est donc clairement stratégique, puisque ces deux qualités sont largement liées au succès de l’organiseur. Lequel est tout de même vendu chaque trimestre à 1 million d’exemplaires dans le monde.

« L’ambition de Palm est d’avoir une plate-forme ouverte, et nous voulons être compatibles à la fois pour HTML, XML et WML », tient toutefois à préciser le responsable du développement. Libre à chacun de se procurer le navigateur de son choix. Et bien sûr, l’évolution concernera aussi le système d’exploitation. Près de 70 ingénieurs basés à Montpellier travaillent sur les technologies sans fil pour le Palm. Mais impossible d’en connaître toutes les orientations. Au grand dam des développeurs qui apprécieraient d’en savoir plus pour anticiper les applications de l’horizon 2001.

Pour en savoir plus :

* La technologie Web Clipping

* Palm.net